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 s’étend  une vaste  formation  d’argile  feuilletée  
 (klebschiefer),  avec  débris  de  silex rouge,  de  
 calcaire  crayeux.  Les collines  s’élèvent  à  7  ou  
 800 pieds au-dessus du niveau de la Kvirila, 
 Cette  argile  feuilletée  qui  reparaît  dans  tous  
 ces  fonds  de bassin,  s’est  formée  dans  la mer  
 par  le  dépôt  des  terrains  schisteux  qui  composent  
 la  charpente des montagnes du Caucase,  
 et  qui  ont  ete  entraînes  par  les  eaux  des  
 rivières. 
 A Sarapanaces formations tertiaires se perdent  
 sous le niveau du bassin et sous  les alluvions. 
 Le village de Loussiatkhévi,  qui est à  10 verst  
 de Ghariskhévi,  a donné son  nom  à  un district  
 îmérétien ;  son origine  remonte sans doute jusqu’à  
 celle de  ce  château  de Losorium  que Jus-  
 timen  fit  construire  dans  ces  défilés  pour  les.  
 défendre  contre  les  Perses. 
 Avant de s’unir à la Dsiroula,  la Kvirila baigne  
 le  pied d’une  colline  calcaire,  isolée  et  aride,,  
 dont  le  sommet  porte  les  ruines de  Faneienne  
 forteresse de Sarapana,  abandonnée aux hibous,  
 et aux  chacals ;  ses murailles  formaient un long  
 parallélogramme.  Sa  position  était magnifique  
 a  la  tete  du  beau  bassin  de  la  Colchide  qui  
 s etend  d ici  jusqu’a  la mer.  La Kvirila  est  ici  
 assez profonde pour qu’on ne puisse  la  traverser  
 que  sur un bac. 
 La  chronique  géorgienne  de Vakhtang V  attribue  
 la  fondation  de Sarapana, ainsi que celle  
 de Dimni,  à Pharnavaz,  premier  roi  de Géorgie  
 après  la  mort d’Alexandre  de Macédoine,  lorsqu’il  
 voulut  s’assurer  la  possession  de  la  Col-  
 chide  ou Egrissi,  qu’il  venait  de  joindre  a  ses  
 états  du  Karthli. 
 Slrabon (1)  dit  aussi que  Sarapana  défendait  
 l’entrée des défilés qui menaient des Colches chez  
 les Ibériens ou Géorgiens ;  que  ce  château était  
 baigné par le Phase qu’on remontait  selon lui  en  
 traversant  sans  cesse  d’une  rive  à  l’autre,  sur  
 120 ponts ?  J’ai déjà expliqué comment les modernes  
 diffèrent  des  anciens  sur  la  rivière  de  
 Colchide  qui  doit porter  le nom de Phase.  Occupé  
 par  les Romains sous Justinien, abandonné  
 par  eux,  pris  par les Persans qui  le réparèrent  
 en  entier,  Sarapana  revint  bientôt  après  aux  
 Romains.  Depuis  lors  Sarapana n’a  jamais  joué  
 qu’un  rôle  secondaire  dans  les  guerres  nombreuses  
 des Karthles  et des  Imérétiens. 
 Le  nouveau  Sarapana  en  bois  est en  face de  
 l’ancien  et  est  presqu’aussi désert;  un  ancien  
 camp  russe est abandonné,  et sert  de  station de  
 poste ;  à peine pûmes-nous  trouver  une  âme à  
 qui parler.  Voilà ce qui reste de ce Sarapana qui  
 naquit avec l’histoire.