des habitants de l Ossethi, qui occupenUencore
aujourd’hui le centre du Caucase. Tel est le fait
rapporté par la chronique; Diodore de Sicile ne
dit pas autre chose, quand il rapporte que les
Scy thes menèrent une colonie de Mèdes en Sar-
matie, pays au nord du Caucase.
Ces Osses,les Jas de Nestor, les Alains du
moyen-âge (1), les As de Josaphat Barbaro (2),
ont conserve dans leurs traditions, et surtout
dans le nom qu’ils se donnent, la trace de leur
origine. Ils ne s’appellent que Iron, et leur pays
Ironistan , qui étaient les anciens noms du
peuple et du pays des Mèdes.
A la suite de cette grande invasion des Scythes,
qui dut bouleverser le sud du Caucase, lui donner
une forme nouvelle, mélanger des peuples,
les refouler dans les vallées, la chronique emprunte
dans les chroniques des Perses dont nous
avons un résumé fort ample dans Ferdoüssi, une
longue série d’événements plus extraordinaires,
et plus fabuleux les uns que les autres, qui précédèrent
le règne de Cyrus. Soumise à une influence
étrangère, la Géorgie obéissait, ou à des
gouverneurs persans , 011 aux colonies grecques
qui étaient venues s’établir sur les côtes de l’Ab-
khasie et de la Colchide : le siège principal des
(1) Ctirist. Porphyr., de Adm. imp., cap. XLII,
. (2) Ramusio, Raccolta di Viaggi, II, fol. 29 b.
colonies de ces derniers, furent les rives de
VEngour ou Egrissi (1).
Le règne de Khaikhôsro ou Cyrus, fut marqué
pour le sud du Caucase par de nombreuses
colonisations d’étrangers. Des Touranïens, battus
par Cyrus , traversèrent la mer Caspienne ,
et remontèrent le long du Kour, jusqu’à Mtzkhé-
tha, au nombre de vingt-huit familles ou tribus.
Les Mamasakhlissi, ou rois de Géorgie, craignant
les Perses, furent joyeux de l’arrivée d’un
pareil secours. Sous promesse d’être fidèles à
défendre les Géorgiens contre leurs ennemis, ils
accordèrent à ces nouveaux venus le droit de
s’établir dans toute la Géorgie, où on leur donna
des terres ; mais la majeure partie de ces Toura-
niens se concentra à l’ouest de la ville de Mtzkhé-
tha, dans un ravin profond encaissé de rochers,
sur lesquels ils bâtirent un château fort, qu’ils
appëlèrent Sarkhine, c’est-à-dire , le château de
fer : c’était un faubourg de la capitale.
Parmi ces vingt-huit familles touraniennes ou
chinoises, se trouvait celle des Orpélians, qui
devinrent si célèbres par la suite, et qui existent
encore aujourd’hui en Géorgie, où on leur donne
les surnoms deDjénatsi (chinois), et de Djenpa-
(1) La Chronique géprgienne ajoute que les Grecs, aidés
des Os si et des Géorgiéns, firent la guerre aux gouverneurs
persans de la Géorgie et les chassèrent.