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par l’empereur Auguste,* leur domination s’étendit
bientôt sur tout l’arc oriental de la Mer-Noire,
depuis le Pont jusqu’au Bosphore. Les Colches,
les habitants de Trapézonte, la Pharnacie et les
barbares qui sont au-delà, tous leur obéirent (t)^
Du temps de Polémon et de Strabon, la Col-
chide, VEgj'issi des anciennes chroniques géorgiennes,
comprenait tout le bassin du Phase et
de ses affluents. Le Phase des anciens géographes
, Pline, Strabon, Procope, n’était point la
rivière que les modernes appellent aujourd’hui
de ce nom. Les modernes donnent le nom de
Phase à cette rivière considérable qui a sa source
au pied du Passmta, et que les Géorgiens appellent
Rion. C’est le Glaucus de Strabon, le Su—
riurn de Pline, le Rhéoné de Procope. Les anciens
connaissaient sous le nom de Phase, cet
affluent presqu’aussi grand que le Rion qui, sous
le nom de Kvirila, prend sa source aussi dans la
haute chaîne du Caucase, au pied du Tchekhiva-
nismta, et traverse le fond du bassin de la Col-
chide.
La haute vallée du Phase ou Kvirila, aujour-
Satchekhêri, faisait partie de la
Meskhie ou de la région Moschique (2) qui
( î ) Strabon, p. 479-
(2) Idemy p. 479- Procope, de Bello golh. II, p. 467,
éd. Bonn,, i 833.
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comprenait tout ce long contre-fort ou coude du
Caucase, qui allait se joindre aux montagnes du
Klardjéthi , aujourd’hui montagnes d’Akhaltsi-
khé. Ce long contre-fort présente plusieurs cols
assez élevés, et séparait la Colchide de l’Ibérie
ou Géorgie. Les Géorgiens lui donnaient le nom
de Lé khi ou montagnes de Ghado (1),
La Meskhie par sa position était partagée entre
la Colchide, l’Ibérie et l’Arménie (2). Les
Meskhes étaient très-industrieux et habiles agriculteurs,
et surtout bons vignerons. De nos jours,
les contrées qu’ils habitaient produisent encore
des vins célèbres.. .
Pour passer de la Colchidè à l’Ibérie, il fallait
traverser cette Meskhie. Le chemin le plus suivi
alors, ést presque ignoré aujourd’hui. Les grandes
barques remontaient fè Phasis jusqu’à son confluent
avec le Rion. Les petits bateaux pouvaient
pousser jusqu’au château fort de Sarapana, bâti
dans l’angle du confluent de la Kvirila et de la
Dziroula. De là le chemin côtoyait toujours le
Phase *rapide jusque dans la haute vallée de Sat-
chkhêri. Le Phase, encaissé jusque-là entre deux
murailles de rochers, ne laissait pas toujours
(1) Je crois que c’est la vraie interprétation de cet ancien
nom de la géographie géorgienne. J’ai dit plus haut
que Klaproth était d’un autre avis.
(2) Strabon, p. 479-