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 qui a prévenu leur projet, a barre le passage avec  
 des pièces de bois et des bateaux  liés  ensemble,  
 derrière  lesquels  était  rangée une  troupe  d’éléphants  
 , depuis le bord j usqu’à  l’endroit  où l’eau  
 devenait trop profonde pour  ces animaux. 
 Les Romains arrêtés, font force de rames pour  
 échapper au danger.  Coupés  par  les Perses dans  
 leur communication directe avec Phasis,  ils sont  
 forcés de  traverser  le Phase et de faire un  grand  
 détour en arrivant par le chemin de Redoute-Kalé,  
 pour porter du secours à la forteresse. 
 Les murailles étaient en bois; mais on les avait  
 entourées  d’une  forte palissade,  et  d’un  large  
 fossé,  dans lequel on avait détourné les eaux du  
 lac Paléastome.  Ce fossé hérissé de pieux pointus  
 à fleur d’eau,  était impraticable pour les nacelles. 
  Du côté du Phase,  on avait fait remonter  
 de  gros  vaisseaux de  charge jusqu’au dessus  de  
 la ville,  et on  avait suspendu aux mâts de larges  
 mannequins d’osier, plus  élevés que  les  tours de  
 la place.  Ils étaient remplis de  soldats,  de matelots  
 hardis,  armés  d’arcs  et  de  frondes ;  on y   
 avait même disposé des machines propres à lancer  
 des javelots ;  10  galères  à deux poupes,  et  
 chargées de soldats,  descendaient, montaient et  
 couraient sans  cesse,  d’un bord  à l’autre ,  pour  
 mettre  ces bâtiments hors  d’insulte. 
 A  la pointe du jour Nakhoragan  fit  sortir  ses 
 troupes de son camp;  et l’attaque commença par  
 des décharges  de  flèches  continuelles.  Un mélange  
 de toutes  sortes  de  nations  composait  la  
 garnison ;  il y avait des Maures, des Tsanes, des  
 Isauriens,  des Sabirs,  des  Lombards,  des He-  
 rules,  qui  formaient  autant  de  corps  séparés,  
 chacun  sous  un  chef de sa nation.  Ces nations à  
 l’envi firent une sortie,  et  le courage du  désespoir  
 les  sauva  seul d’une  défaite  complété ;  les  
 Dilemnites qui voulaient les empêcher de rentrer  
 dans  la ville,  furent renversés et forcés  de  leur  
 ouvrir un passage. 
 Les Romains  avaient eu  soin de mettre le feu  
 aux forêts tout autour de la ville ,  ce q u i   retarda  
 les  travaux  des  assiégeants obligés d’aller assez  
 loin chercher leurs bois pour les béliers et autres  
 machines.  . 
 Martin,  pour  encourager  les  Romains,  fit  
 semblant de recevoir un  courrier poudreux,  qui  
 lui annonça un grand renfort ; il sème cette nouvelle, 
   et  Nakhoragan est obligé de  détacher un  
 corps  nombreux, pour l’envoyer à  la rencontre  
 de ce corps fabuleux,  qui devait  se  trouver sur  
 les rives  du Néocnus, 
 Quoiqu’affaibli,  .Nakhoragan  espère  toujours  
 prendre  la ville;; il  ordonne  un  assaut,  et  convaincu  
 du succès,  il recommande bien  à  2,000  
 bûcherons  qu’il  a  envoyés dans les  bois,  d’être