montagne, embrassant un espace d’une lieue et*
demie de tour et même plus.
Toutes ces pentes jusqu’à leur sommet ne corn,
sistent qu’en un calcaire blanc crayeux, fissuré?
ou fracturé comme celui qu’on voit à la source
du Karasou en Crimée ; il a été évidemment altéré.
Je n’y trouvai pas de pétrifications, mais
de nombreux morceaux de silex pyromaque,
espèce de jaspe rouge ou jaune, avec des morceaux
de calcaire plus ancien. C’est ici que
M. Ehrenberg aurait fait des découvertes d’infu-
soires à l’infini.
En quittant le lit de la rivière pour grimper
au village, j’examinai avec curiosité une tour
en ruine qui commandait la rive, fermait la vallée
, faisant partie d’autres fortifications au milieu
desquelles gisent les ruines d’une belle
église avec un dôme et des sculptures. Tout est
couvert d’un lierre particulier à longues feuilles.
Cet ancien château portait le nom de Ghariskhévi
ou Kariskhévi qui signifie porte de la vallée. La
carte nouvelle de l’état-major marque ici les noms,
d’ilémi et de Zaréni.
Le kélossan ou schultz du village, avant d’ar--
river à notre destination, nous fit faire encore
une demi-lieue de chemin dans un dédale d’enclos
, de maisons, de vignes, de vergers, en
montant et en descendant continuellement, par*
dés sentiers si étroits qu’à peine les chevaux pouvaient
y passer. 11 faisait presque nuit et l’obscurité
ne faisait qu’augmenter le vague sans perspective
, sans fond, dans lequel nous nous
Croyions perdus. Le Cosaque qui nous accompagnait
était surtout dans un état d’angoisse
risible; il jurait qu’il ne pourrait jamais retrouver
son chemin pour retourner chez lui.
Enfin notre guide nous introduisit, presqu’au
sommet de la montagne, chez notre hôte qui nous
fit à l’instant allumer un grand feu sous les arbres
devant un de ses petits magasins en bois;
puis il donna des tchala ou tiges de blé de Turquie
et du millet à nos chevaux, et revint bientôt
nous apporter notre souper assaisonné du vin du
pays ; crû sur la craie , il est assez pétillant. La
vigne est cultivée ici sur de hauts échalas ; le
raisin était rouge en grande partie et mûr.
Ghariskhévi est à 12 verst de le Dsiroula qui
se jette dans la Kvirila à Sarapana. Nous marchâmes
sur des formations crayeuses, jusqu’au
cinquième verst où je les trouvai soulevées par
un jet de porphyre pyroxénique. Mais plus
loin la route passe déjà sur les collines rabaissées
qui entourent le fond du bassin de la Kvirila et
de ses affluents. La molasse ou grès tertiaire,
paraît avec des néritines, des ménalopsis bucci-
noïdeoe aff., de petites cyelades, en un mot des
coquillages fluviátiles en quantité, et pas un seul