B.ATCHA.
La vallée calcaire dans laquelle est situé Kho--
thévi est latérale de gauche de celle du Phase,
s’ouvrant vers le nord à l’envers des autres vallées.
Elle est arrosée par deux ruisseaux assez-
abondants , l’un venant de droite, la Kotaura ;
l’autre de gauche et s’unissant dans Khotévi à la
Kotaura ; ils font tourner quelques-uns de ces
misérables moulins imérétiens dont je parlerai,
plus bas. Les pentes sont toutes crayeuses. La
vallée n’a pas d’autre thalveg que le lit des ruisseaux
;*tout est pentes ; la plupart sont radoucies,
combeuses, couvertes de champs, de maisons
irrégulièrement semées ou de bois de hêtres et
de chênes.
Khotévi était anciennement l’une des principales
forteresses du Rateha ; prise par les Russes
en 1772) démantelée par ordre du
général Totleben, en même temps que Sarapana,
Vartsikhé, Bagdad. Il n’en reste plus que les murailles
en lambeaux (1), isolées sur un rocher
©ouvert de vigne sauvage. Ce qu’il y a de superbe
dans cette ruine, c’est une fort belle
source qui remplit encore à présent une grande
citerne voûtée. Les Imereliens qui construisirent
ce château ont laissé au lieu d’inscription pompeuse,
leurs mains qu’ils ont fait graver sur le
dessus de la porte d’entrée avec les initiales B.
et G. Cet usage est assez général dans ces vallées;
car j’ai vu plusieurs de ces mains peintes
ou sculptées sur les meurtrières des tours de
Ghébi, ou sur la porte de l’église d’Outséré.- On
jouit du haut de cette ruine d’une fort belle vue
sur l’ouverture de la vallée vers le Phase, où
l’on voit une seconde forteresse ruinée , celle de
Kvirikétsminda (1).
Khotévi quoique ruiné fut choisi dans le
temps pour y établir une partie des troupes de
la Colchide, tant on était effrayé de la mortalité
qui régn.ait dans les contrées basses. En effet
Khotévi élevé fort au-dessus du Phase, jouit
d’un climat très-sain, et c’était fort bien d’y
envoyer les convalescents nombreux qui s’y
rétablissaient à vue d’oeil. Plus tard on a abandonné
tout cela, je ne sais pour quelle raison, et
on a concentré de nouveau les soldats a Koulaïs,
oùil en périt toujours beaucoup relativement. On
(1) Güldenst'âdt écrit Kerike-Tsmindo et Kwérike-
Tzminda : c’est Kwara sur la carte du gén. Khatof.