Mithridate est forcé de passer des rives de l’Eu-
phrate en Colchide, chez Athale qui en était gouverneur,
Pompée l’y poursuit. Mithridate qui
avait passé l’hiver à Dioscourias , prend le parti
de se rendre*dans ses états du Bosphore, pendant
que Pompée n’osant le suivre dans sa route
périlleuse, s’en tient à punir les amis du grand
roi fugitif.
Athale fut pris et destiné à orner le triomphe
diî vainqueur qui laissa pour gouverner les
Colches, un certain Aristarque.
Vint ensuite le tour d’Artag et d’Orazès. Ils
avaient reuni une armee de 7^,000 hommes sur
les rives du Kour. Pendant que Pompée était
tout occupé en Colchide à faire des recherches
sur 1 expédition des Argonautes et sur l’histoire
de la toison d’or (1), on lui apporte cette nouvelle.
Il n’hésite pas et presse sa marche contre
les deux rois.,. J ignore quelle route il a suivie
depuis la Colchide; ce qu’il y a de certain, c’est
qu’il fut obligé de faire un pont sur le Kour
avant de pouvoir, les atteindre. Les deux rois
effrayés, se retirent alors dans d’épaisses forêts
ou Pompée les fait entourer par ses soldats qui
mettent le feu aux forêts et massacrent tous
ceux qui s’enfuient. Les rois vaincus furent forcés
de se rendre, de payer des contributions et
(1) Appiani Alex. lib. Mithridaticus, p. 1067.
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de donner des otages. L’armée romaine s’en
retourna chargée de captifs.
La Géorgie proprement dite, ou Ibérie, et ses rois
jusqua l’invasion de Khosroës.
Avant de continuer l’histoire de la Colchide
qui se détache dès à présent de la Géorgie pour
suivre la fortune des Romains, je vais donner
un aperçu de l’état de ce dernier pays, jusqu’à
l’arrivée de Khosroës et à ses conquêtes dans le
Caucase. Mes principales sources seront toujours
la chronique géorgienne et Rottiers, que je chercherai
à rectifier par Tacite et par les autres auteurs
contemporains.
Le successeur d’Artag, fut son fils JBartom ,
en 44 avant Jésus-Christ (63 selon Rottiers).
Mirvan , fils de Tharnadj, se présenta à la tête
d’une armée, pour revendiquer aux Arsacides
les états de son père. » Ressouvenez-vous, fit-il
dire aux eristavs de Géorgie, ressouvenez-vous
de l’amour de mon grand-père Mirvan, et des
bienfaits que vous avez reçus de lui, quand
même mon père voulait introduire chez vous
une foi étrangère. C’est avec justice que vous
l’avez tué, puisqu’il n’était pas resté fidèle à la
religion de nos pères, qui nous a comblés de
bénédictions. A présent, ne craignez pas que je
veuille venger sa mort; car le fils tue bien son