pli exécuter; il comptait cependant le faire un
jour. Le général V akoulski m’a affirmé avoir
entendu larcheveque lui‘dire les mêmes choses.
Certainement il importerait très-fort, pour
nous Européens, que quelqu’un fit le sacrifice
de compiler un peu cette bibliothèque ; il faudrait
passer un hiver a Ghélathi, où l’on trouverait
bien le moyen de s’arranger avec la protection
du gouvernement, toujours zélé dans ces
occasions, et si l’on ne trouvait pas pour la littérature
grecque les trésors que l’on semble se
promettre, on pourrait etre sûr d’y trouver les
chroniques les plus intéressantes et les originaux
d’où l’on a extrait tous ces abrégés informes
qui ont été publiés sur ce pays (1).
Je voulus aussi faire quelques recherches sur
les tombeaux des rois dont.parle l’histoire, et
que l’on suppose être ensevelis à Ghélathi ; à
l’exception de celle de David III, aucune tombe
ne porte d inscription, et ne peut servir à contrôler
ici l’histoire. Ghélathi est aussi l’une des
nombreuses localités où l’on prétend que Tha-
mai fut ensevelie; on ne montre pas même sa
tombe, tant la chose est incertaine, et la tradi-
(1) Les moines me menèrent dans l’une des sacristies,
où ils me montrèrent de gros volumes qu’ils m’assurèrent
être des missels et des livres d’églises ; je n’ai rien vu
d’autre.
tion la plus vraisemblable m’a toujours paru
celle qui la place à Vardzic; j’en parlerai plus
bas. Quant à la Messaline de l’Iméreth, cette
reine Daredjan, qui creva les yeux à son beau-
fils, parce qu’il ne voulait pas l’épouser, il n’est
que trop certain qu’exhumée du portique de la
cathédrale de Koutaïs, on la transporta ici ; malgré
cela, l’on ignore aussi la place où elle repose.
Je terminerai mon excursion à Ghélathi en
suivant le cours de la Tskaltsitèli. Elle est encaissée
l’espace de plusieurs verst dans cette
écluse de calcaire crayeux qui s’ouvre pour la
laisser atteindre les rives de la Kvirila ; elle ne
sort de son écluse étroite et profonde qu’à
trois verst à l’est de Koutaïs, où, pressée par
de hauts rochers dont elle baigne le pied, elle se
sent tout à coup au large au milieu des cônes de
porphyre rouge qui ressortent ici. C’est là, sous
ces derniers rochers, que je découvris une des
plus belles grottes des alentours dans le calcaire
à dicérates. On entre de plain-pied dans le
coeur de la montagne sous une belle voûte de
quinze à vingt pieds d’élévation, guirlandée de
lierre; on s’avance jusqu’à cent vingt pieds en
montant un peu par un vaste corridor qui a encore
à son extrémité huit à dix pieds de haut et
sept à huit pieds de large; là cesse toute possibilité
d’aller plus loin. Je n’y ai pas vu de sta