Perse, leur assigna à Mtzkhétha une demeure
qu’on appela ensuite Moghphthi ( habitation des
mages). Son zèle inconsidéré et son intolérance
lui attirèrent la haine des Géorgiens, qui offrirent
la royauté au roi d’Arménie Ardachès I, pour
son fils Archag, Ardachès accepta, vainquit Phar-
nadj et les Parthes qui étaient venus à son secours.
La mort de Pharnadj, tué dans la bataille,
étouffa toute opposition de la part de ses sujets
fidèles, qui reconnurent, en 71 avant J .-C .,
Archag pour leur roi. Pharnadj avait laissé un
fils nommé Mirvan que son gardien sauva en
Perse.
C’est ainsi que les Arsacides occupèrent aussi
le trône de Géorgie. Les succès de cette famille
puissante furent troublés tout à coup par une
nouvelle révolution qui changea la face de
l’Asie occidentale. Les Romains qui ne trouvaient
jamais leur empire assez immense, auraient
envahi l’Asie pour la joindre à l’Europe.
Le premier obstacle qui les arrêta fut Mithri-
date. Trente ans de lutte de ce roi célèbre contre
le peuple souverain , ne firent que rendre
celui-ci plus acharné dans ses projets orgueilleux
de conquêtes, de victoires et de triomphes.
Sylla, Lucullus et Pompée vinrent tour à tour
se mesurer contre l’implacable Mithridate , toujours
vaincu et toujours menaçant, parce que
ses défaites ne faisaient que ranimer son courage,
Tï/fc.
qu’augmenter sa haine et développer les immenses
ressources de son génie.
Mithridate avait trouvé un allié fidèle dans son
gendre Tigrane, roi d’Arménie; il s’était ligué
avec Artoces ou Artag, fils d’Archag, roi d’I-
bérie, et avec Orciz'es, roi d’Albanie (1).
S’étant emparé de la Colchide d’où il tira tant
de matériaux de construction et d’équipement
pour ses flottes, il y avait toujours envoyé quelque
ami fidèle pour la gouverner, Moaphernes,
oncle de Strabon le géographe , fut du nombre
de ces préfets.
La majeure partie de la côte de l’Abkhasie et de
la Circassie obéissait aussi à Mithridate, et embrassant
tout le grand arc oriental de la Mer
Noire, il avait ajouté à son vaste empire le
royaume du Bosphore que Périsade III lui abandonna,
parce qu’il ne pouvait plus le défendre
contre les invasions des Scythes. Mithridate sut
les vaincre et les forcer à la paix.
Après trois longues guerres malheureuses, Mithridate
veut encore, en 65 avant J.-C., essayer
une fois sa fortune contre Rome et contre Pompée.
Mais Mithridate laisse sur le champ de bataille
10,000 des siens, et se sauve avec un petit
nombre de ceux qui avaient échappé au carnage.
Dans son malheur, son gendre Tigrane, fatigué
enfin de tant de revers, lui refuse un asile.,...
(1) Appien I Hb. Mithrid., p. 1068.