« Cependant ces huit braves étaient tous sujets
de Nébrod, le premier roi des habitants de la
terre.
« Quelques années après, Hhaos convoqua ses
sept freres et leur dit : Le Lieu suprême nous a
donné des forces et beaucoup dépeuples; nous
ne voulons être les sujets que de Dieu, n’obéir
qu a Dieu, etn’etre les esclaves de personne. —
Les sept freres l’approuvèrent, se révoltèrent
Contre Nébrod et ne lui payèrent plus de tribut.
Nébrod irrité de cela rassembla ses braves et les
guerriers qui lui étaient restés fidèles, et marcha
contre Thargamos.
n Mais Hhaos convoqua les plus vaillants des
Tliàrgamosiens (1) et d’autres peuples auxiliaires
des familles qui demeuraient plus à l’occident :
quand il les eut tous réunis y il se posta sur le
mont Massissi.
« Nébrod étant arrivé dans l’Adrabadagani
(Aderbaïdjan), il s’y arrêta et envoya soixante
de ses héros avec une arméé innombrable contre
les Thargamosiens. Les héros s’étant approchés,
les sept frères de Hhaos allèrent à leur rencontre
avec leur armée, tandis qu’il resta en arrière
avec les plus valeureux de ses guerriers pour
les appuyer. Alors commença une bataille ter-
(1) C’est le collectif pour désigner les Arme'niens et les
Géorgiens.
rible qui ressemblait à une violente tempête. La
poussière s’élevait sous les pieds des combattans
comme un nuage épais, et l’éclat des cuirasses
brillait comme l’éclair : leurs cris étaient semblables
au roulement du tonnerre; les flèches et
les pierres qu’on lançait tombaient comme une
grêle épaisse, et le sang coulait par torrents. Le
massacre dura long-temps, et il tomba de part
et d’autre une foule de guerriers. Hhaos, posté
en arrière, soutenait les siens et les encourageait
de sa voix puissante semblable aux éclats du tonnerre.
A la fin, les Thargamosiens restèrent vainqueurs
et tuèrent les soixante chefs et tous les
guerriers de Nébrod. Quant aux sept chefs des
Thargamosiens, ils sortirent vivants du combat,
et rendirent grâce au dieu des batailles.
«A la nouvelle de cette défaite, Nébrod, transporté
de fureur, marcha contre eux avec toute
son armée, et Hhaos voyant qu’il n’avait pas assez
de troupes pour lui résister, se retira dans
les vallées pierreuses du Massissi. Nébrod s’arrêta
au pied des montagnes. De la tête au pied
il était couvert d’une armure de fer et de cuivre*
il monta sur une éminence pour parler à Hhaos,
et il l’exhorta à rentrer sous son obéissance.
Hhaos dit là-dessus aux siens : Soutenez-moi
pendant que je m’avancerai vers Nébrod, et aussitôt
il s élança contre lui, lui décochant une
flèche qui perça sa cuirasse et ressortit par le