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 Au  fond  de  l’une  de  ces  cryptes  jaillit  une  
 source fraîche,  abondante  et de  bon goût,  qui  
 fournissait tout le voisinage :  sa température dans  
 ces cendres volcaniques est de 90. 
 Cette  rangée  dë  grottes  se  termine  par  une  
 plate-forme  du  rocher,  sur laquelle on a eu assez  
 de  place pour  construire  le  clocher  de  l’église  
 ,  le  seul  édifice  en  pierre  hors  de  terre.  
 Chargé  de  ciselures et  u de  moulures  comme la 
 cathédrale de Koutaïs, son effet est très-pittoresque  
 au milieu de ces cavernes et sur cette pointe  
 de rocher.  Il  servait  de porte  d’entrée à  l’autre  
 moitié de la ville,  creusée  de même dans la prolongation  
 du rocher;  on ne la voit pas dans mon  
 dessin. Les  grottes  qui  criblent  les parois blanchâtres  
 sont  innombrables;  les  unes  servaient  
 de boutiques,  de magasins,  d’écuries ;  d’autres  
 formaient  de  grands  appartements.  Sur  les déchirures  
 d’un rocher  s’élevait  la citadelle,  dont  
 il  ne  reste  presque  plus  de  traces ;  on montre  
 seulement ou était  la porte. 
 Enfin,  à  quelques  pas  de  là,  nous  entrâmes  
 dans une  troisième église, sans doute la plus ancienne  
 de celles de Vardsie. Elle est aussi taillée  
 dans le roc, mais n’approche pas des autres, tant  
 s’en faut,  pour  la  grandeur.  Je  m’amusai longtemps  
 à  considérer  les  nombreuses  peintures  
 à  fresque  qui  recouvrent  les  parois;  jusqu’à 
 présent je n’avais  rien vu de mieux conservé de  
 Cette ancienne  école byzantine,  aux teintes  plates, 
   aux  contours  durs,  aux formes maigres  et  
 sèches;  toutes  les  inscriptions  étaient en  grec.  
 Je retrouvai  le  choeur décoré d’une image  de la  
 Vierge, presque copiée  sur le  tableau  en mosaïque  
 de  Ghélathi;  elle  diffère  seulement  en  ce  
 qu’elle a les deux bras étendus et les mains pliées  
 comme  pour donner  la  bénédiction  au monde.  
 Les  archanges  Michel  et  Gabriel  n’y manquent  
 pas non  plus. Le  rebord qui exprime  le  cintre  
 du  choeur est aussi orné  d’une inscription  grecque  
 en  écriture  abréviée  comme à Ghélathi,  et  
 l’enfant Jésus  y  donne  la bénédiction-en  tenant  
 les doigts  pliés comme  à Ghélathi et à Nikorts-  
 minda. 
 J’ai  dit que  c’était  la  plus  ancienne  église de  
 Vardsie;  la description  que je viens d’en donner  
 prouve  qu’elle  date  du  temps  de  l’empire,  et  
 qu’elle est antérieure à la domination géorgienne  
 sur le  Sa-atabago.  Je lui  trouve  la  plus  grande  
 analogie  avec  ces  églises  que  les  Grecs  d’autre  
 part  ont  taillées  dans  les  rochers de  la  baie  de  
 Sévastopol en Crimée. Les peintures ne peuvent  
 pas être bien postérieures à l’an 1 o53, où le grand  
 schisme du Filioque sépara les Grecs des Latins;  
 je reviendrai plus bas là-dessus. 
 Voilà ce Vardsie tel que je  l’ai vu aujourd’hui,  
 sans  voix  humaine  quelconque  qui  retentisse