pas du rocher ; le reste de la muraille reposait
d’ailleurs sur un terrain si escarpé, qu’on ne
pouvait y faire usage ni de bélier, ni d’autres
machines.
Le bonheur voulut qu’il se trouvât quelques
Sabirs Huns dans l’armée romaine. Cette vaste
nation divisée en une multitude de principautés,
servait ceux qui la payaient le mieux, les Perses
et les Romains à la fois. Voyant l’embarras de
Bessas, ils lui proposèrent de lui construire des
machines d’une façon nouvelle. Elles consis—
taient en une carcasse d’osier qu’ils recouvrirent
de cuir comme une tortue ; ils suspendirent au
milieu à des chaînes mobiles, une longue poutre
ferrée au bout comme la pointe d’une flèche.
Quarante hommes pouvaient porter la machine
sur leurs épaules, partout où l’on voulait, et se
cacher dessous. D’autres soldats bien cuirassés,
armés de crochets, arrachaient les pierres que la
machine avait ébranlées.
Pour obvier au danger de cette machine, les
Perses apportèrent à l’instant sur la muraille une
tour en bois faite exprès, remplie de soldats arômes
jusqu’aux dents. Ceux-ci versèrent alors sur
les béliers des vases de soufre, de naphte, auxquels
on avait mis le feu. Mais les soldats armés
de crochets, raclant cette matière, la jetaient par
terre et empêchaient l’incendie.
Bessas alors veut faire donner l’assaut général;
quoiqu’âgé de 70 ans, il monte le premier sur
l’échelle pour encourager les soldats. Un combat
acharné s’engage ; 2,3oo Perses défendent
la forteresse; 6,000 Romains l’attaquent. Ceux-
ci combattent avec difficulté sur leurs échelles ;
il en périt un grand nombre. Bessas lui-même
tombe au pied du mur ; un grand cri s’élève; les
Perses veulent l’accabler de traits ; les Romains
le couvrent de leurs boucliers et l’emportent«
Bessas revenu à lui, quoique replet, court au
combat. Les Romains font des prodiges de valeur.
Les Perses effrayés demandent qu'on leur
fasse place pour qu’ils évacuent la ville. Bessas
qui craint une feinte, leur offre une capitulation,
sans cesser le combat. Les Perses ne veulent pas
y consentir et continuent le combat le plus
meurtrier. Tout à coup la muraille que les Romains
avaient minée avec leurs machines, s’écroule
, et la foule se presse sur la brèche ; les
Romains l’attaquent avec autant de vigueur que
les Perses la défendent... le combat reste longtemps
douteux» Mais Jean Guzès l’Arménien,
choisissant une petite troupe de sa nation pendant
qu’on est le plus acharné sur la brèche,
tourne autour de la ville et l’escalade par le
point où l’on croyait qu’elle ne pouvait être
prise ; la tour que les Perses tenaient encore
prend feu ; la flamme est alimentée par un vio