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 Des  talus à pic, baignés par les  deux  rivières,  se  
 présentaient de  toutes parts  excepté  de ce côté-  
 là.  Pour défendre  ce point faible de la ville,  on  
 1 avait  ferme  d une  forte  muraille  appuyée de  
 deux  tours  construites  en plein  sans  vide  intérieur. 
   Khosroës  fit miner  l’une  de  ces  tours,  et  
 soutenir la mine par des bois auxquels on mit le  
 feu,  et bientôt la tour fut  renversée  tout  d’une  
 piece sur  le  sol.  Les Romains qui  remarquèrent  
 le mouvement  de la tour, n’eurent  que le  temps  
 de  se  sauver.  Leur  ville  était  ouverte ;  il fallut  
 capituler;  ils  eurent  vie  et bagues sauves...., et  
 Khosroës  tint  parole;  il n’y   eut que  la  fortune  
 de Jean  Tzibus  qui  fut  confisquée à  son  profit.  
 Elle aurait  du  plutôt revenir aux Lazes. 
 Khosroës  envoya  ensuite  un  corps  d’armée  
 chez  les Saghides ou  Abasghiens pour  s’emparer  
 de Dioscourias,  qu’on appelait alors Sévastopolis  
 et  de Pythius  (Pitzounda) ;  les  Romains  ne  se  
 sentant pas  assez forts, y  mirent le feu et se sauvèrent  
 par  mer;  ainsi  il  n’y  eut plus  un  seul  
 Romain  en Lazique. 
 Khosroës,  maître  de  la Lazique  par la  trêve  
 de  545 ,  tint  conseil  en  lui-même,  comment  il  
 rendrait  sa  conquête  de  plus en plus profitable.  
 Oubliant|ses  serments,  il  ne  trouva  rien  de 
 (1)  Voyez Atlas,  i re  se'rie géographie, pl.  19. 
 mieux  que  d’en  faire enlever  tous  les  habitants  
 pour  les  remplacer par d es  Perses,  sur  la  fidélité  
 et sur la religion desquels il pouvait compter.  
 Depuis  la révolte  et  la fuite de Gourghénès,  les  
 Perses  n’avaient  eu  aucune  confiance  dans les  
 Géorgiens ;  ils  leur  imposaient des  vice-rois qui 
 indisposaient les habitants contre les Perses...... 
 Les  colonies de la Lazique  changeraient  l’esprit  
 des  Lazes... Mais  le plus difficile de  l’entreprise  
 était  de  leur ôter leur  roi. 
 Le roi  de Perse  faisant  semblant de  penser à  
 une  expédition  maritime,  envoie  deux  affidés  
 dans la Lazique pour y préparer et y  recevoir en  
 apparence  des  bois  de construction,  mais dans  
 le  fait,  pour  se  débarrasser  d’une manière  ou  
 d’une  autre  de  la  personne  de  Goubazès,  le  
 plus  grand obstacle à son grand projet.  Il y  avait  
 parmi les Lazes un  grand  seigneur nommé Bar-  
 sannès,  qui  avait  tellement  offensé  Goubazès,  
 qu’il  n’osait  paraître devant lui.  C’est à lui que  
 les  commissaires s’adressèrent pour savoir comment  
 se rendre maîtres du roi. On convint qu’ils  
 resteraient  à  Pétra  où  ils  attireraient Goubazès  
 sous  quelque prétexte.  Barsannès en donna avis  
 au roi qui se  garda bien  de  se rendre à leur invitation. 
   Ils  furent forcés de retourner en Perse  
 les mains vides. 
 Goubazès,  que l’horreur de  cette abominable  
 trahison animait,  envoya aussitôt  des  députés  à