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 Perses,  qui  en  lit  son  quartier-général,  ainsi  
 que de Koutaïs. 
 A cette époque-là où ce beau palais fut bâti,  le  
 Rion en baignait  d’un côté les  fondements ;  aujourd’hui, 
   il  en est  à  une bonne  distance;  mais  
 on voit distinctement son  ancien lit le  long de la  
 ruine,  et même les cailloux qu’il avait entraînés  
 sortent par-ci par-là de  la prairie basse  qui  s’étend  
 jusqu’au lit  actuel. Un  fossé  muré  solidement  
 partait  du  Rion,  fermait  et  défendait  le  
 palais  de  l’autre  côté;  deux  ponts  en  briques  
 menaient  l’un au nord  vers  Koutaïs ,  l’autre  au  
 sud.  L’espace  enfermé  comme une  île  entre  le  
 Rion  et  le  canal,  servait  de  cour  et  de  jardins  
 (1). 
 Depuis la confection  de ces ouvrages,  le  lit,  
 ou plutôt le niveau du Rion , a baissé de plusieurs  
 pieds;  et dans  ses plus  grands  débordements  il  
 n’entrerait pas dans ce canal. 
 On a  construit dans  l’espace étroit  qui restait  
 entre  le palais et le  canal vers  le sud,  une église  
 murée  en  briques  en  dedans  et  en  pierres  de  
 taille à  l’extérieur. Le choeur  diffère de  la  façon a 
 ordinaire,  en  ce  qu’au  heu  d’être  semi-circulaire, 
   il  n’est  que  légèrement  évasé.-Quelques  
 traces de peintures  à  fresque  se  sont conservées 
 (1)  Voyez Atlas,  IIP série, pl.  3. 
 jusqu’à  présent  malgré  la  chute  de  la  voûte. 
 Cette église n’étant  qu’à sept pas  du palais,  il  
 ne  faut  pas  s’étonner si messieurs les  désoeuvrés  
 de cette cour se sont  avisés  de  prendre  la muraille  
 pour  le  canevas  sur  lequel  ils  venaient  
 s’amuser  à dessiner  toutes  sortes  de  figures  et  
 d’hiéroglyphes pour se  désennuyer.  Trois rangs  
 de pierres sur les quatre faces de l’église sont une  
 espèce de pot-pourri où chacun a donné essor à  
 «on imagination. L’un y a gravé un saint,  l’autre  
 un cheval ou une figure d’homme qui lui ressemble  
 tout  juste  comme  le  coq  de  Diogène.  Un  
 troisième nous y  a laissé l’empreinte de sa main.  
 Un  bon nombre a cherché  à  s’éterniser en  gravant  
 son nom. On voit des inscriptions de toutes  
 les  façons ;  la plupart sont très-effacées ou maltraitées  
 ,  surtout  quelques-unes  écrites  en petits  
 caractères. Vous y  lisez : 
 «  Dieu,  aie  pitié  de Mghelbischéphi  Jadzé,  
 constructeur.  » 
 « Dieu,  aie pitié de Jacob.  » 
 «  Dieu,  donne  du  secours  à- Kourdel  dans  
 l’éternité.  » 
 Le plus grand nombre est en  géorgien , en caractères  
 sacrés ; mais il y  en  a aussi de  grecques  
 et une que j’ai crue  française,  et où j’ai reconnu  
 les  lettres  suivantes : 
 X  v.MStodo  R ousGRo.