— 4 o —
7 Le Klardjéthi d’Arsiani à la mer forma la
septième province.
8° En donnant l’Egrissi à Koudji, il y ajouta
la huitième province qui comprenait le Chidta-
Karthli, ç est-a-dire tout le centre de la Géorgie
de Tiflis et de l’Aragvi à Thasiskari et à Plia-
1 avani ; il le nomma spaspéti, tant il appréciait
sa fidélité et son dévouement. Tous les eristavs
obéissaient au spaspéti ; sous eux commandaient
des chiliarques ou chefs de î ,ooo hommes.
Après avoir ainsi partagé ses états à la manière
des rois de Perse, il régla les impôts qu’il
répartit sur chacun. Il fit rétablir les murailles
des châteaux forts et des villes qui avaient
été rasées par Alexandre. Il se rendait continuellement
d’une contrée dans l’autre pour administrer
la justice, apaiser les querelles, terminer
les procès. L’automne et le printemps , il
était plus particulièrement à Mtzkhétha; il passait
l’hiver à Gatchiani, et l’été dans l’Egrissi et
le Klardjéthi, y jugeant les affaires des Mégré-
liens.
Pharnavaz favorisa peut-etre la religion de
Zoroastre dans ses états, si l’on suppose que la
grande idole qu’il érigea sur le sommet du mont
de Karthli, et qui portaitson nom, était celle d’Ar-
masi (Ormuzd) ; car la chronique géorgienne dit
expi essément que Pharnavaz se traduisait en persan
par Armasi. On adorait cette idole avec
— 4 l —
beaucoup de cérémonies, et son nom prévalut
sur celui de Karthli que portaient la montagne et
la ville, qui prirent dès-lors celui d’Armasi.
Pharnavaz régna 27 ans et mourut à l’âge de
65 ans, laissant pour héritier Sourmag, son fils,
né d’une princesse du Caucase, de la famille de
Dourdzouk.
Parmi les changements qui se firent sous son
règne, en Géorgie, on lui attribua encore l’institution
d’une noblesse féodale, celle des Aznauri,
qui se composait des Grecs qu’il avait récompensés
après qu’ils l’eurent aidé à vaincre Ason.
Il fit cesser aussi de manger de la chair humaine,
à l’exception de celle qui fut sacrifiée aux
dieux.
Sous lui, la langue géorgienne reprit une espèce
d’universalité dans le pays, et l’on croit
que ce fut lui qui inventa la main de guerre (1),
l’écriture cursive des Géorgiens.
La Géorgie jusqu’à l’invasion des Romains.
Sourmag, fils de Pharnavaz, 215 avant J .-C. (Chr. géorg.)
Il paraît que les faveurs dont Pharnavaz
combla les étrangers excitèrent la jalousie des
(1) M. Brosset jeune trouve une grande ressemblance
entre les lettres géorgiennes et les alphabets arméniens et
zend, ressemblance déjà entrevue par Antéquil.