le Phase et la Garoula ; Nikiéti, Paravnécki,
plus loin sur les pentes élevées du Phase.
Je ne trouvai rien dans les ruines des trois
châteaux d’Oni qui fût digne de remarque ; des
tours carrées avec des meurtrières, des murailles
grossièrement construites en cailloux ou en
blocs roulés du Phase, et complètement désertes
; aucun ornement d’architecture, aucune inscription.
Nous ne réussîmes pas mieux pour nous procurer
des chevaux à Oni que pour le reste;
nous ne pûmes en obtenir par aucune voie de
douceur. A force dé prières on m’amena enfin
un cheval. . . sans selle, ce qui ne m’éinpêchapas
de me mettre en route à pied, menant mon bidet
par une corde, espérant que je trouverais une
selle dans les villages voisins. Je laissai tout mon
bagage chez notre hôte, pour être plus léger.
Heureusemeut qu’au moment de notre départ
la providence nous fit rencontrer le kelossan
d’Outséré, brave montagnard, qui ayant appris
notre intention d’aller à Outséré, voulut bien
nous servir de guide; était-ce une bonne fortune ?
A 2 verst d’Oni, nous passâmes à gué la Garoula
qui se jette dans le Phase en sortant de
ses montagnes. Nous trouvâmes un pont en bois
sur le Phase , dont nous atteignîmes la rive
droite au-dessous de son confluent avec la Sa—
kaoura. Les eaux du Phase sont blanches, tandis
tjué celles de la Garoula et de la Sakaoura sont
très-limpides.
Ici la vallée du Phase s’étrangle dans les roches
porpbyriques qui se mêlent parci-parlà
au schiste. Une fente étroite et profonde s’ouvre
pour donner passage à la Sakaoura; rien de plus
rétréci, de plus sombre, que ce coin de paysage.
Et cependant c’est là qu’à cent pas d’une tour
ruinée dressée comme une borne au confluent
de la Sakaoura, le mourave Djaparidzé a établi
sa demeure à l’ombre de quelques arbres et des
hauts rochers : on l’appelle Laugvanta. Nous
entrâmes chez lui pour lui demander une selle;
il nous la refusa sous prétexte qu’il n’en avait
point de disponible.
Ce ne fut qu’à Nakiéti, grand village à 3 verst
de Laugvanta que je fus un parfait cavalier. Les
roches porphyriques cessent entièrement ici,
et en remontant le Phase nous ne vîmes uniquement
que du schiste.
Grimpant a 7 verst d’Oni, les pentes escarpées
mais cultivées qui bordent le Phase, nous atteignîmes
a 4 ou 5oo pieds au moins au-dessus de
son lit, Paravnéclii, village composé de 5 à 6
tours carrées, à chacune desquelles est accolée
une maison en pierre. C’est le style d’architecture
des montagnards qui occupent la haute
partie de la vallée. Les tours sont percées de
meurtrières, et ce n’est que par une porte placée
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