lesquelles on sculpte avec beaucoup de goût, de
grandes croix dont les jambages sont joliment
ornés d’arabesques, de rosettes, de rosaces i
on décore quelquefois le sommet de la dalle d’un
bas-relief dont le sujet est tiré de l’Ecriture
sainte ou d’une légende des saints (1). Les inscriptions
en sont très-simples. Celle de la tombe
que j ’ai donnée dans mon atlas se traduit ainsi :
L’an 99® ( de hère arménienne, i5 i7 .d e
J,-Cv); la sainte croix protège Kala-Khaloun.
Les Arméniens catholiques ont deux églises,
dont l’une est desservie par les pères capucins ;
elles ne sont pas mieux construites, ni plus élégantes
que celles des Arméniens jacobites.
Avec quelle joie ils se sont empressés d’ériger
des espèces de clocher auprès de leurs églises, ce
qui leur était défendu du temps des Turcs. Quatre
longues poutres plantées en terre avec un
petit toit, font la façon de ces clochers. On y a
pendu avec la plus grande solennité les cloches,
qui prouvaient le triomphe du christianisme.
Les juifs qui Ont 117 maisons, ne se distinguent
guère que par la figure des Arméniens;
mais cette figure est toujours caractéristique
sous quelque costume qu’on la voie. Ils ont leur
synagogue et leur kahal.
(1) Voyez atlas, IV série, pl. XXVIII, fig. 2; et II série,
pl. 36., plusieurs tombes sur le devant du tableau.
Toutes les mosquées sont en ruines ou abandonnées,
n’y ayant plus que quelques familles
mahométanes dans la ville ; on me disait meme
que le petit nombre que j’ai note plus haut
dans le tableau de la population , s’était réduit à
rien, la plupart des familles qui restaient, s e—
tant sauvées en Turquie en secret, après avoir
arrangé leurs affaires. Aucune de ces mosquees
ne mérite quelque attention, a 1 exception de
celle de la forteresse, qui est un chef-d’oeuvre
d’architecture.
Elle a été bâtie sous l’aVant-dernier pacha d’A-
khaltsikhé par un architecte italien. Sur un cube
régulier, il a place une coupole en briques, cou*
verte en plomb, de 49 pieds de diamètre ; l’intérieur
est plâtré et couvert d’arabesques avec
une longue frise chargée de préceptes du K.oran.
Les fenêtres de la coupole sont petites et garnies
de vitraux. Le Maharab ou Mirob , niche où se
place l’iman pour la prière, est en plaques déplus
d’un pied de large, d’agate polie, verte et bleue.
Sur la niche se ht une inscription tirée du Ko-
ran, sculptée aussi sur une grande plaque d’agate.
Les grandes fenêtres du corps delà mosquée
sont en vitraux peints, avec des passages
du Koran ; on avait adapté d’autres passages de
ce livre, émaillés sur des plaques de porcelaine
au-dessus de chaque fenêtre, à l’extérieur. Pendant
la nuit, des centaines de lustres éclairaient