Perses essuyèrent une déroute complète; 4?ooo
d’entre eux restèrent sur le champ de bataille
avec 3 généraux cft 4 enseignes. Outre cela,
20,000 chevaux avaient péri dans cette expédition,
de faim et de faiblesse, la Lazique ne
fournissant pas les pâturages nécessaires pour les
nourrir.
Le malheureux Mermëroës se retira avec les
débris de son armée dans le Moukhérisis couvert
de villages nombreux et bien peuplés. Ce
que Procope nous dit de cette partie de la Lazique
est du plus haut intérêt. Située entre la
Tskbenitskali et le Rion, elle produisait, comme
aujourd’hui, beaucoup de vin et d’espèces de
fruits agréables. Les anciens Colches avaient
fonde, sur les bords du Rheoné, un château que
les Lazes s étaient vus forces de démanteler, parce
que situé dans une plaine unie, à la sortie du
Rheoné des montagnes , ils le jugèrent d’un
abord trop facile pour les Perses. Les anciens
Grecs appelaient ce château Kotydiunri; les Lazes
d alors disaient iLoutatisioum / aujourd’hui on
prononce Koutais (î).
Merméroës songeait à restaurer ce château ;
mais se trouvant sans matériaux à l’approche de
C1) Procope ajoute encore : quelques auteurs anciens
prétendent qu il y avait autrefois là une vallée nommée
Kytaïa, patrie d’Aëtes, que les poètes ont surnommé
Kytaïen, appelant la Colchide Kythaïde.
l’hiver, il se contenta de fortifier les intervalles
des ruines avec des bois, et s’y tint tranquille. Il
gardait, malgré ses pertes, la meilleure partie de
la Lazique, fermait aux Romains et aux Lazes le
chemin de la Skymnie (le Letchkoum et le
Ratcha d’aujourd’hui) et de la Souanie qui étaient
sous leur dépendance, et surtout leur coupait
toute communication avec Oukhiniérion, autre
château extrêmement fort, perché comme je l’ai
dit plus haut, en face de Koutaïs, sur ce rocher
qui porte aujourd’hui les ruines de la cathédrale
et de la forteresse de Koutaïs. Oukhimérion
était le nom qu’on lui donnait jadis. Les Lazes y
avaient une garnison avec une petite troupe de
Romains. Cette forteresse aussi tomba bientôt
au pouvoir des Perses.
Malgré la victoire remportée devant Arkhéo-
polis, la position des Lazes était toujours fâcheuse.
Goubazès seul, qui haïssait de tout son coeur
Khosroës et craignait ses embûches, était fermement
attaché aux Romains. Quant à la meilleure
partie des Lazes, malmenés, souvent outragés
parles généraux romains, ils inclinaient pour
les Perses. Ce fut alors que Théophobius, seigneur
laze, offrit aux Perses de leur livrer Oukhimérion.
Merméroës lui promit de grandes
récompenses pour une si belle action. Le traître
sachant que la garnison d’Oukhimérion n’avait
depuis longtemps aucune nouvelle des leurs