et de sauvagerie ses bizarres escarpements, tan-
1S que plus loin encore le Passmta présente sa
pyramide blanche et le Radela ses arêtes brillan-
J* («)• A l est l’oeil s’égare dans un dédale de
p aines et de montagnes où se promène la Rvif
* * * <1'< Kion. Au sud, les monades
d Akhaltsikhé se perdent dans l’extrême
ointain avec celles du Gouria : c’est ce que je
contemplai avec délice du haut de ces voûtes r u l
nees... Quel Elysée!
Voilà, d’après ce qui reste, ce qu’on peut présumer
de la disposition générale de l’édifice,
° 11 P us S1,3“«!« partie a disparu ; plus de
traces de la muraille de l’est, et de la moitié de
celle du nord; toutes les voûtes, à l’exception
une et demie, sont enfoncées; la coupole, dont
les énormes débris couvrent le sol, ne se reconnaît
qu a quelques indices. Dirait-on à la vue de
tan, de ravages, qu’à la prise en possession de
1 Imereth parles Russes, cet édifice était presque
entier ? . ^
Oh ! me disait le vieux major Orlov, comman-
ant de Routais, et depuis plus de trente ans au
sud .du Caucase, vous ne savez pas avec quoi
nous avons construit le poêle de votre chambre?
est avec des briques du palais de la reine Tha-
rnar. Jusqu’en 1823, nous n’avons employé que
(0 Voyez Atlas, IIe série, pl. 14.
cela à Koutaïs, pour construire nos murs, nos
fours, nos cheminées ; plus de la moitié de la
ville s’est approvisionnée là ; et si l’empereur ne
nous l’avait sévèrement défendu il n’y aurait pas
une brique à y trouver actuellement. C’était superbe
quand nous sommes arrivés; les beaux
dômes subsistaient encore presqu’en entier ;
nous avons abattu tout cela à coups de pioches ,
à coups de haches.
Est-ce la reine Thamar qui a bâti ce palais, ou
est-il plus ancien ? Il porte, il est vrai, son nom,
peut-être parce que les Géorgiens ont fait de leur
reine Thamar ce que nous avons fait de Jüles-
César. Il suffit qu’une chose soit antique pour
qu’on la leur attribue.
Tout concourt à faire croire que cet édifice est
beaucoup plus ancien que la reine Thamar, et
que c’est un des anciens palais des rois des Lazes.
La construction est entièrement byzantine ; briques,
maçonnerie, voûte octogone, style, en
sont des preuves ; il n’y a pas jusqu’à la cheminée
avec ses demi-colonnes qui n’en ' fasse foi ; les
rois des Lazes , vassaux de l’empire grec, empruntèrent
l’art de Constantinople, tandis que
dans les édifices postérieurs des rois d’Abkhasie
et de Karthli rien n’approche .de ce style-là.
D’ailleurs Mûukhérisis, qui tirait son nom géorgien
de ses beaux chênes, est très-antique ; détruit
par les Lazes lors des campagnes de Khos