a servir de chambre à coucher aux rois de
Géorgie, quand ils venaient visiter Vardsie : il
était ouvert en face du tombeau de la reine
Thamar sur lequel on planait, et recevait sa lumière
de l’église par deux fenêtres k.
En sortant de l eglise et en prenant à gauche,
j’arrivai par une porte taillée dans le rocher,
aux appartements de la reine Thamar, situés sur
la prolongation de la saillie du rocher et précédés
d’une dizaine- de grottes qui servaient à sa cour.
La i eine avait une maison d’été et une maison
d hivei. Celle-ci consistait en un petit portique
qui précédait un vaste sallon de 3o pieds de long
sur 20 de large, taillé en plein cintre. Tout
autoui îegnait un étroit divan, a la géorgienne
et comme je l’ai observé à Archéopolis, dans
1 ancien palais des rois. Une grande alcôve dans
le fond, et une plus petite de chaque côté en
faisaient tout l’ornement. Deux fenêtres l’éclai-
raient médiocrement. Au-devant de l’une se
trouvait le foyer circulaire creusé dans l’aire,
où l’on entretenait le brasier qui chauffait la
chambre. La porte au fond du salon donnait
dans une garde-robe ; celle à droite dans un cabinet
d ou la reine pouvait entendre la messe
par une petite fenetre qui s’ouvrait sur une chapelle
domestique, espèce de petit prie-dieu orné
de peintures. La porte du salon pouvait se fermer
solidement en dedans avec des traverses en
bois, comme cela se pratique encore aujourd’hui
en Iméreth pour les églises (î).
L’appartement d’été était au-dessus de celui
d’hiver : on y montait par un escalier qui avait
ceci de particulier, que'la première marche
avait 4 pieds de haut, 31 était aussi en plein
cintre et pourvu d’alcôves et d’une chambre
de réduit. Le devant entièrement ouvert donnait
sur une galerie ou balcon en bois ; de Cette
hauteur on planait sur toute la vallée du Kour,
bordé ici, comme plus loin, de jardins et de vergers
en terrasses jusqu’au sommet des pentes de
la vallée (2).
Voilà de quoi se contentait dans ses heures
de retraite une reine puissante, une reine qui
avait soumis tous les peuples montagnards du
Caucase et qui les avait convertis au christianisme.
Pas d’ornement, pas de sculptures; de
simples lignes ; ces palais de grottes diffèrent
extrêmement des cryptes somptueusement décorées
d’Ouplostsikhé, que je vis plus tard près
de Gori.
De 1 autre côté de l’église je visitai nombre
d autres appartements ; ils sont encore plus simples
que ceux de la reine et se ressemblent
presque tous. La voûte en plein cintre ou lé-
(1) Voyez Atlas, IV‘ série, pl. 5 , fig. , et a!
(2) Voyez, même planche, fig. 3 et 4
II.