nous ne marchâmes que sur des porphyres dont
les formes n’ont rien de régulier ni de constant.
Tout est bosse, protubérance, dôme, boursouf-
flure; tantôt c’est un mélaphyre à pâte pétro-
siliceuse; tantôt c’est un amalgame de blocs, de
cailloux liés par un ciment porphyrique. Des
masses entières du schiste noir sur lequel repose
le calcaire crayeux sont empâtées dans ces porphyres,
et présentent des phénomènes de couches
au milieu des roches volcaniques.
On trouve aussi un porphyre terreux, un autre
porphyre fendu et imitant les colonnes basaltiques
; les colonnes sont couchées ; un porphyre
amygdaloïde; enfin tous les phénomènes
d’Akhaltsikhé se trouvent répétés ici.
Le buis, le houx piquant, le laurier cerise, le
hêtre, le charme, le poirier, le châtaignier, recouvrent
toutes les pentes : j’ai vu des buis d’une
taille énorme.
Le calcaire crayeux ne fait pas toujours corniche;
le porphyre le disloque quelquefois,
monte et remplit les ruptures.
Sans entrer à Vouédi, nous nous reposâmes
au pied d’une ancienne tour du village, du genre
de celles du Ratcha. Comme je n’ai rien dit de
l’intérieur des autres, je vais décrire celle-ci.
Elle a deux étages de voûtes dans l’intérieur.
La porte d’entrée est placée au-dessus de la première
voûte, et on y montait par une échelle
qu’on tirait après soi. Ce premier local ou l’on
entrait, éleve de 10 a i 5 pieds au-dessus de
terre, était une espèce de salle des chevaliers,
qui pouvaient se chauffer a une cheminee pratiquée
dans l’épaisseur du mur. De petits trous
percés en pointe servaient de meurtrières et
éclairaient la salle.
Un trou dans la voûte, sous les pieds, était la
seule entrée d’une oubliette obscure, occupant
le plain-pied de la tour comme dans le château de
Rodolphe de Werdenberg. On montait sur la
seconde voûte par une échelle et par un trou
ménagé dans la voûte, et l’on se trouvait sur une
espèce de plate-forme ou de belvédère, percé
d’ouvertures qui tenaient lieu de mâchicoulis et
d’ou l’on pouvait se défendre de près et de loin
contre l’ennemi (1).
Les habitants de Vouédi vinrent nous recevoir
au pied de cette tour.
A 3 verSt de Vouédi, les roches porphyiiques
et métamorphosées se perdent sous le lit de la
rivière, et le ealeaire redescendu, encaisse à son
tour les deux rives. Affreux chemin sur le bord
du rocher ; les buis seuls avec leurs racines retiennent
la marge étroite du chemin.
L’Ocasso a trouvé dans ces roches à pic une
fente par laquelle il se jette dans la Tskhénits