Koutaïs(i), l’an 223 de la période victorienne
des Géorgiens, qui répond à l’an ioo3 de notre
ère, comme en font foi les inscriptions dont je
donnerai plus bas la traduction,
1014. Ghiorghi ou George I , succéda à son
père Bagrat III. La réunion du royaume du Vas-
pourakan à l’empire grec inspira aux empereurs
le désir d’agrandir leurs états du côté de l’Arménie
et de la Géorgie. Ce projet excita la crainte
de Ghiorgbi, qui se révolta ouvertement en 1022,
contre l’empereur Basile IL L’empereur se mettant
à la tête d’une puissante armée de Grecs et
d’Àrméniens, eut bientôt franchi les montagnes
qui le séparaient de la Haute Géorgie, qui appartenait
à Ghiorgbi ; il le rencontra au bord du lac
Palacatsio, et le mit dans une déroute complète.
Ghiorgbi fut obligé de prendre la fuite et de se
retirer avec tout son peuple dans les vallées an-
fractueuses du Caucase, et de s’y cacher pendant
qu’il livrait le plat pays à la fureur du vainqueur,
qui mit tout à feu et à sang.
Ghiorghi, en 923, profitant de quelques révoltes
qui avaient eu lieu dans l’Asie-Mineure,
rentra dans ses états, et eut l’audace de porter
ses ravages jusqu’aux portes de Trébizonde;
mais Basile revint, le vainquit, et le força; à se
reconnaître son sujet. Il prit en otage son fils
(1) Voyez Atlas, architecture, pl. <3, i 4> J7*
Bagrat, qu’il lui renvoya au bout de trois ans.
1027. Bagrat IV succéda à son père Ghiorghi I.
A Basile II (1), avait succédé son collègue Constantin;
les Géorgiens et les Abkhases crurent le
moment favorable pour se libérer de l’empire
grec; mais Constantin étant mort en 1028, Bernanos
( Romain Argyre) , devenu empereur,
força Bagrat à se déclarer publiquement son
v a s s a l . Pour l’affermir d’autant mieux dans sa
fidélité, il lui donna pour femme sa fille Hélène,
et le titre de couropalate (2). Il lui fournit nombre
d’ouvriers et d’artistes pour lui aider à achever
la belle cathédrale de KLoutaïs, dont l’intérieur
est entièrement byzantin (3).
On vit déjà sous le règne de Bagrat, fructifier
le zèle des rois précédents pour donner à la Géorgie
une littérature?: le philosophe JoannéPatrizî,
que le roi Ghiorghi I avait envoyé en Grèce pour
s’y; instruire, traduisit à son retour dans son pays
les philosophies de Platon et d’Aristote en géorgien.
Ghiorghi Jplioni revint aussi à la même
époque, et traduisit du grec en géorgien les
psaumes et les autres hymnes sacrés et profanes,
Ils s’attachèrent surtout à conserver la pu-
(1) Basile II mourut en 1025.
(2) Chron. géorgienne de Vakhtang V ; Klaproth,
I I , i 73.
(3) Telle est,la tradition constante du pays.