malion. Les Souanes irrités de cette violation des
conventions anciennes, se livrèrent aux Perses,
et les Romains furent forcés de l'abandonner ;
cela s’était passé en 552. Les Romains réclamèrent
ce pays comme une dépendance de la Lazique;
toutes les meilleures raisons ne purent pas
convaincre Kliosroës, qui voulut que la Souanie
fût libre sous la suzeraineté des Perses. Les Romains
réclamaient cette province par un puissant
motif; c’est que les Perses se trouvaient maîtres
d’un des principaux passages du Caucase, par
lequel ils pouvaient faire entrer toutes les tribus
nomades des steps, et les lâcher sur l’empire
romain.
Après cette guerre de Justinien et de Khosroës
en Lazique, à peine est-il fait quelque mention
de ce pays chez les auteurs byzantins. Son his-
tojre est des plus embrouillées dans les chroniques
géorgiennes, qui suivent toujours le meme
système, celui d’envisager la Lazique comme
partie intégrante de la Géorgie. Le grand changement
qui s’opéra à la fin du dixième siècle, et
par lequel la Lazique ou Abkhasie fut effectivement
réunie à la Géorgie, n’existe point pour
elles, et c’est un vrai chaos que leur chronologie
et que leurs suites de rois . Je ferai mon possible
pour résoudre ce noeud historique, le plus
brièvement que faire se peut.
La Géorgie jusqu’à l’extinction de la dynastie
des Sassanides, en 787.
Les secours que les Géorgiens demandèrent
à l’empereur Justin II, contre les Perses leurs
oppresseurs, eurent enfin leur effet. Les Grecs
rentrèrent en possession de la Géorgie et Sté-
phanos, Sassanide, gouverna ce pays sous leur
influence. On fait remonter le commencement
de son règne en 568 (1).
Sous ce Stéphanos, parut pour la première
fois la famille des Bagratides sur les marches
du trône de Géorgie.
La plus ancienne des traditions qui mentionnent
l’origine de cette illustre famille, est celle
rapportée par Moyse de Khorène qui écrivait
avant 44° (2)*
Un juif emmené captif à Babylone par Na-
boukhodonozor, obtint sa liberté par les bons
offices du roi d’Arménie, Hratchéa, qui le plaça
à sa cour, où il lui donna un rang distingué (3).
(1) Voyez Histoire de la Géorgie, par Klaproth, dans son
Voyage, éd. a ll., II, p. 166 ; et Güldenstadt, Beschr., der
Kauk. Länder, p. 8. Quant à Breitenbauch et à Rottiers,
ils n’ont pas ce roi qui n’était qu’une espèce de gouverneur
de la part des Grecs.
(12) Voyez J. Potocki; voy. dans les steps d’Astrakan,
II, 266.
(3) Saint-Martin , Mém. géogr., I , p. 283.