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 en trois petits dômes  supportés par des colonnes  
 de  basalte  noir  dont  les  base  et  les  chapiteaux  
 étaient  en  bronze  coulé,  ainsi  qu’une  grande  
 inscription placée  sur la  grande porte. Le minaret  
 est l’un des plus beaux et des plus élevés que  
 j’aie vus.Comme toute la mosquée, il est en pierres  
 taillées, si solidement jointes, que sept boulets de  
 canon qui l’ont atteint,n’ont pu que faiblement l’é-  
 branler, malgré sa hauteur de plus de  i3o pieds. 
 La  mosquée  elle-même  n’a  pas  souffert  davantage  
 ;  les  boulets  faisaient un  trou  dans  la  
 pierre en l’écrasant,  mais  sans  ébranler  la  muraille. 
 La fontaine qui coule au milieu de  la  cour  de  
 la mosquée,  vient  de  i 5  verst  de  distance,  et  
 a été amenée  par le même  pacha,  dont  on  voit  
 tout près  de  la  le beau  tombeau  et  celui de son  
 fils à  côté. 
 On a le  projet de  faire  de cette mosquée une  
 église  russe.  L’empereur a  assigné 2000  ducats  
 pour les  changements  à faire ;  l’impératrice s’est  
 chargée  de  l’iconostase. 
 La  forteresse  d Ak.haltsik.he  est  composée  de  
 la forteresse basse,  de la forteresse  haute  et  de  
 la  citadelle.  Dans  son  état' actuel,  elle ne peut  
 passer pour  importante  que contre  les  Turcs  si  
 déchus dans  l’art  de  la  guerre.  En Europe ,  ce  
 serait  peu  de  chose  dominée  comme  elle  l’est, 
 et l’on se donnerait à peine le soin de la défendre,  
 persuadé  qu’on serait de  la nécessité  de  se  rendre  
 du jour  au  lendemain.  On  se propose  de  la  
 mettre  en  état  de  résister même  à  des  forces  
 européennes,  en  rehaussant  la  citadelle  qui  
 battrait  alors  complètement  l’autre  côté  dangereux  
 de la rivière,  et  en élevant sous le  canon  
 de  la  citadelle,  autour de la vieille  église arménienne, 
   un  fortin  que  défendrait  cette position. 
 Elle a pour garnison en  temps de paix, un bataillon  
 logé  dans  ses  murs. 
 La mortalité  est  infiniment moins  grande  ici  
 qu’à Koutaïs  et  dans  le  reste de  la Colchide ;  il  
 n’y   a  pas  même  de  comparaison.  Ce bataillon  
 d’Akhaltsikhé  n’a  ordinairement que  vingt malades;. 
   en  août  qui  est  la  plus  mauvaise  saison, 
   on  en  compte  jusqu’à  cinquante.  L’autre  
 bataillon  du  même  régiment  ,  qui  résidait  à  
 Akhalkalaki  et  aux  environs  en  avait  encore  
 bien moins. 
 Quant  aux  habitants  de  la  ville,  il paraît que  
 la misère,  les mauvaises habitations,  les  contagions  
 ,  ont  exercé  ces  dernières années sur  eux  
 de plus  grands  ravages  que  sur les soldats :  car  
 on  a  calculé que la moyenne de la mortalité  était  
 d’un  sur  quinze;  elle a été plus  grande  encore.  
 Pendant mon  séjour à  la fin d’août,  je fus vraiment  
 effrayé de la multitude d’enterrements qui  
 se  faisaient  chaque jour.  Assis à l’ombre  d’une