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   faisant  d’abord  en  attendant  un  rempart  
 avec les  sacs  vides des soldats,  qu’on  remplit  
 de sable... Tout s’acheva. On éleva alors sans  
 doute cette  seconde muraille  avancée,, sur le col  
 qui liait la forteresse au  plateau  voisin ;  on  établit  
 des aquéducs souterrains.  Merméroës  enfin  
 commanda 3,ooo de ses plus braves soldats pour  
 former  la  garnison,  à laquelle  il  ne  laissa  que  
 peu de vivres, parce  qu’il espérait s’en procurer  
 davantage  dans .une incursion  qu’il  allait  faire  
 en Lazique,  en passant par les  contrées qu’il savait  
 être  les plus  cultivées. 
 Goubazès,rapprenant  toutes  ces  choses,  ne  
 désespéra pourtant pas du  salut  du  pays ;  tant  
 qu’il  savait  les  ennemis  sur la  rive  gauche  du  
 Phase,  il croyait  son  pays  bien  défendu ;  car  
 cette  rivière  est  large,  profonde et  rapide.  Les  
 Lazes d’ailleurs  avaient disposé  des  postes pour  
 repousser  ceux qui voudraient  le passer. 
 Merméroës ne se hasarda pas sur la rive droite  
 du Phase ;  il se  dirigea vers le fond du bassin  de  
 la Lazique,  s’arrêtant au milieu  des collines qui  
 ondulent  la  face du  pays,  où  il ne  trouva pas  
 l’abondance sur laquelle il comptait :  c’est pourquoi  
 abandonnant son  projet,  il fit un choix de 
 5,ooo  hommes  commandés par Phabrizus, qu’il  
 envoya  marauder  pour  approvisionner  Pétra,  
 tandis qu’il s’en retournait avec le reste de l’armée 
 dans la Persarménie, aux environs de Douvin, où  
 il prit ses quartiers d’hiver. 
 Ces  5,ooo  hommes  établirent  leur  camp  à  
 l’extrémité de la Lazique,  vers  les frontières de  
 Karthli, et commencèrent à piller  de  là  les  villages  
 des  Lazes  des  environs,  c’est-à-dire,  la  
 bélle contrée de Sazan ,  deSakara,  etc. Mille des  
 plus braves furent  envoyés  comme éclaireurs. 
 Goubazès informé de la position des Perses en  
 donna avis à Daghistée, qui remontant le long du  
 Phase qu’il avait  à  sa gauche,  arriva  en face du  
 camp des  Lazes.  Ceux-ci  savaient que  le  Phase  
 était  guéable  en  cet  endroit ;  ils le  traversèrent  
 et firent leur jonction avec les Romains. Deux des  
 éclaireurs  tombant  dans  leurs mains ,  leur  dévoilèrent  
 le secret de leur position.  Par des mesures  
 bien prises,  on  fit main basse sur ces mille  
 éclaireurs;  il n’en  échappa pas  Un  pour porter  
 aux autres la nouvelle de leur désastre.  Plein de  
 confiance,  chacun  s’était  endormi dans  le  camp  
 des Perses,  se fiant sur les éclaireurs;  à la pointe  
 du jour, ils furent tirés de leur incurie par 13,ooe  
 Lazes  et  Romains,  qui les hachèrent en pièces,  
 excepté le peu qui  s’échappa à la faveur de l’obscurité. 
   Leur  général fut tué et  on  les poursuivit  
 jusque  dans  le Karthli. 
 L’année  suivante,  en  55o,  Khosroës  renvoya  
 encore  dans  la  Lazique  une  nombreuse  armée  
 composée  en  grande partie d’Ossi ou Âlains,  qui