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 furent pas inutiles ; car, quoique sous le règne de  
 Bagrat  III ,  nombre  de  savants  fussent  revenus  
 de  la Grèce,  et eussent voulu  montrer  leur savoir  
 en  traduisant  en  leur  langue  l’ancien  et le  
 nouveau testament y  leurs  efforts  restèrent bien  
 en arrière de ceux de Joanné Pàtrizi, dont la pureté  
 et  la flexibilité de  langage dépassèrent tout  
 ce que ses prédécesseurs avaient fait  (1). 
 Le règne de Bagrat  IV  fut  encore  remarquable  
 par  les  invasions  des  Turcs  Seldjoukides en  
 Arménie et  en Géorgie :  elles  commencèrent en?  
 1047, sous  sultan  Thoghril-Begh.  Arzeroum  
 fut pris  en  1049,  et  horriblement  saccagé  :  les  
 armées  combinées  des Grecs  des Géorgiens  et  
 des Arméniens firent alors  leur jonction  à  K a—  
 ioudrhou, dans  la plaine de Vanant. Les Turcs,  
 quoique  vaincus,  firent  prisonnier  Liparid  ,  
 prince Orpélian,  l’un  des  généraux qui  avaient  
 le  plus  contribué  à  la  victoire r,  et  se  retirèrent  
 (2). 
 Dans  ce  temps  la famille des Orpélians,  dont  
 l’origine est si illustre d’après les traditions géorgiennes  
 ,  rivalisait  de puissance avec  les rois  de  
 Géorgie.  De  toute  antiquité  Chamchvildé,  plus  
 anciennement  appelé Orpelt, avec de vastes do- 
 (1)  Chronique géorg. etc.,  p.  i j 4- 
 (2)  Saint-Martin , Mém.  sur  l’Armén.  II,  201  et  scq. 
 «naines  en  Somkhètlû,  avait  été  son  apanage.  
 Un  événement  peu honorable  pour Bagrat  vint  
 encore accroître cette puissance.  Bagrat,  amoureux  
 de  la femme  de  Liparid,  l’avait enlevée  et  
 séduite.  Liparid  outré,  prit  les  armes,  et vainquit  
 Bagrat, qui fut  force de s’enfuir en  Abkha-  
 sie,  abandonnant  ses  états  au vainqueur,  qui se  
 vengea  sur la mère  de  Bagrat du  crune  de  son  
 fils.  Il  envoya demander l’alliance et f  amitié de  
 l’empereur qui les  lui  accorda.  Bagrat »  de  sou  
 côté, vint à Trébizonde, se plaignant de ce qu’on  
 traitait  avec  sou  sujet rebelle.  L’empereur proposa  
 alors un arbitrage ou l’on décida que  toute  
 la Géorgie  et  le pays des  ifbkliases  serait  a Bagrat  
 ,  et  que  Liparid aurait  la Meskhie  pendant  
 sa vie,  et reconnaîtrait Bagrat pour  son  souverain  
 (1). 
 11 parait que Liparid périt vers 1067,  victime  
 de  la  vengeance  de  son  roi.  Ivane,  fils  de  Liparid, 
   fut contraint de  se sauver après la confiscation  
 de  ses  domaines héréditaires,  et  d’attacher  
 sa fortune à celle des Turcs  (2). 
 Alp-Arslan,  frère  et successeur  de  Thogbril-  
 Begh ,  fit,  en  1064,  une invasion aussi  dévastatrice  
 que celle  de  son  frère  en  Arménie  et  en  
 Géorgie*  Bagrat  IV  fut  force  de  dcniandci  |î 
 (1)  Cedrenus,  t.  II,  p.  770. 
 (2)  Saint-Martin, Mém.  hist.  I l,  p.  '¿3o,