mit la Géorgie à feu et à sang; la métropole de
Mtzkhétha et toutes les autres églises anciennes
furent renversées de fond en comble, les forteresses
rasées, tous les habitants entraînés en esclavage.
Timur n’épargna que l’église de Man-
giissi y sur le mur de laquelle il crut voir Mahomet
assis sur un lion.
George VII périt aussi dans un combat contre
Timur. La Géorgie était horriblement dévastée
quand Alexandre I monta sur un trône placé sur
des cendres et sur des ruines. Ce grand roi sut
remédier à tout, repousser l’ennemi, rassurer
les populations effrayées, rétablir les villes et
les forteresses ; il reconstruisit les églises de
Mtzkhétha et de Rouissi. Il fut le dernier roi de
Géorgie qui commanda à tout ce royaume qu’il
avait réuni, forçant tous les peuples rebelles,
tels que les Souanes, les Abkhases, les Tcher-
kesses et les Djikhes à rentrer sous son obéissance.
Vers la fin de sa vie, il lui vint la malheureuse
idée de partager ses états entre ses trois
fils : il donna à l’aîné Vakhtang , l’Iméreth, le
Svanéthi, l’Odiehi, le Gouria, l’Abkhasie, le
Djikhéthi et l’Alanéthi ;
Au deuxième, Démétrius III, il remit le
Karthli, la Circassie et le Sa-atabago ;
Le troisième, George, eut le Kakhéthi et tout
le Chirvan jusqu’à Derbend.
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A p r è s ce malheureux partage, Alexandre se fit
moine et mourut en i 442-
Rien n’est fatigant comme la suite de cette his
toire de Géorgie ; les trois dynasties sont sans
cesse en guerre l’une contre l’autre ; ce ne sont
qu’envahissements, que batailles, que massacres,
que yeux crevés ; les invasions des Perses d un
côté et des Turcs de l’autre, qui choisissent la
Géorgie et l’Arménie pour leur champ de bataille,
viennent mettre le comble à ce chaos de
scènes affligeantes ; la Géorgie et l’Imereth. retombent
rapidement dans l’abrutissement; les
crimes les plus abominables deviennent communs
; le fils tue son père, le frère son frère;
des reines impudiques avilissent le trône ; .enfin,
ils sont rares les jours heureux depuis Alexandre
jusqu’à la prise en possession de la Russie.
Le premier effet du partage se fit bientôt sentir.
Chaque vassal de ces trois royaumes se sentant
presque aussi puissant que son maître, voulut
être libre. Le premier de ces princes qui déclara
son indépendance fut l’Atabek Kouarkouaré,
qui se rendit maître du Sa-atabago , aujourd’hui
pachalik d’Akhallsikhé, en i 463.
A peu près .à la même époque, le Dadian Li-
parit, grand échanson des rois de Géorgie, qui
régna de i 4*4 à i 47°i et le Gouriel, en firent autant;
et non seulement leur descendance rivalisa
avec leurs anciens maîtres , mais elle leur survé