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 et laissèrent en paix les Thargamosiens. C’est  
 alors que Hhaos  se  déclara  roi de  ses  frères  et  
 des peuples qui touchaient  à ses  frontières  (1).  » 
 Avant de  suivre  plus  loin  cette chronique,  je  
 m’arrêterai  à  quelques  considérations  sur  le  
 règne de ce roi Hhaos, dont toute l’histoire que  
 nous donne Vakhtang  n’est qu’une imitation du  
 volume chaldéen de Moïse de Khorène cité plus  
 haut. 
 Dans l’histoire des nations,  il y  a de ces  grandes  
 époques,  de  ces  grands moments  qui frappent  
 ou  terrifient l’imagination  des  peuples par  
 la  grandeur  des  événements,  par le renom  des  
 conquérants, par les grands bouleversements qui  
 en  sont  la  suite.  Ces  grandes  époques  sont  les  
 points  lumineux  de  l’histoire;  elles  passent  de  
 bouche en bouche à la postérité,  et le  renom de  
 ces grandes  choses ne s’efface jamais :  tandis que  
 les  époques  intermédiaires  demeurent  daris  le  
 vagüe ;  oü  rentrent  dans  l’oubli.  C’est  cbmme  
 ces piles d’un pont  de  l’Araxe  ou  dû  Danube,  
 qui,  depuis  tant  de  siècles,  bravent  isolées  les  
 efforts du courant  rapide,  tandis que les  arches  
 qui les liaient ont disparu depuis long-temps. 
 Il paraît qu’il y eut vers la fin du  quatorzième 
 (1)  J’ai tnis  entre  guillemets  les passages dé la Chrônl-  
 que que j’ai extraits mot à mot. 
 siècle avant J.-C.,  l’une  de  ces grandes époques  
 de  l’histoire  de  l’Asie  occidentale  et  centrale.  
 Son  type  fut le fameux Nimrod  ou  Bélus  (1),  
 fondateur ou conquérant du royaume d’Assyrie.  
 A  ce Bélus se rattachent les noms non moins célèbres  
 d’un Ninus, d’une Sémiranlis,  et des monuments  
 dont  la  magnificence  a  retenti  chez  
 tous  les peuples. 
 Parmi les  rois tributaires de  ce  grand  empire  
 d’Assyrie  se  trouvent  Hhaos  et  ses  sept frères,  
 d’abord  soumis,  plus  tard  rebelles  à ces puissants  
 conquérants. Nébrod ou Bélus marche lui-  
 meme a la tete de  ses armees pour les soumettre.  
 Le  combat que  les deux armées se livrent ,  ressemble  
 a  l’une de  ces descriptions qu’on  trouve  
 dans les mythes de  l’histoire dë Perse.  Bélus est 
 vaincu et perd  la vie dans  le combat de la main  
 de Hhaos. 
 Hhaos  délivré  du  joug des Assyriens,  se  déclare  
 maître de  ses frères, et son empire  s’étend  
 de  l’Arménie  jusqu’aux  extrémités  du Caucase,  
 renfermant  toutes  les  contrées  intermédiaires.  
 Toutes ces nations parlaient l’arménien. 
 Telle est l’histoire de Hhaos, avec la différence  
 que Moïse  de  Khorène  écrit Haïk  et Haïg  d’où 
 (1)  Le  volume  chaldéen  dit  Bélus  quand  Vàkhtane  
 parle  de Nébrod dans  l’Histoire de Hhaos  oit Haïk.