vais passer avec toute ma famille chez lui ; il se
fiera a moi a cause de notre parenté ; la. for—>
tune te sera favorable ; je le tuerai et j’exposerai
ma tête pour toi. »
Cette proposition eut l’assentiment du roi, et
quelques jours après, Anakh partit avec son frère
et toute sa famille comme un fugitif, et se sauva
au-delà des frontières d’Arménie, vers la ville
de Khilkhala qui était la résidence d’hiver du
101 d Arménie. Celui-ci reçut Anakh avec de
grandes marques d’honneiir, le voyant venir
avec toute sa famille. Il en fit son ami, son
confident, se fiant pleinement en lui. L’hiver
passé, Khosrov se mit en route pour Artaxata ,
et se prépara à la guerre contre les Perses. Peu
de jours après, il s’en alla à la chasse, accompagné
d Anakh et de son frère, qui avaient tous
deux des epées bien aiguisées sous leurs manteaux.
Saisissant le moment favorable , ils assassinèrent
le roi et se cachèrent. Mais les princes
d Arménie, avertis du crime, les poursuivirent
et atteignirent eux et tous les conjurés arsacides
qui se sauvaient , les uns sur un pont, les autres
au gué du fleuve, et massacrèrent toute cette
race ; deux seuls des fils d’Anakh échappèrent à
1 aide de leurs gardiens, qui les menèrent, l’un
en Perse, l’autre en Grèce. Celui-ci fut élevé
sous le nom de Grégoire, et devint par la suite
l’apôtre de l’Arménie.
Khosrov mort, Ardachir conquit l’Arménie ,
fit massacrer tout ce qui restait de la famille du
roi ; il n’échappa qué Tiridate (Dertad) que le
prince Artavazt Mantagouni arracha à ses ennemis
et mena à Rome. Ardachir et son fils Cha-
pour, furent maîtres paisibles de l’Arménie pendant
vingt-sept ans.
Chapour I, tout puissant, voulut étendre ses
conquêtes jusqu’en Géorgie. Asphagour courut
demander du secours aux Ossi : mais , à peine
revenu de sa course en Ossèthi > if tomba malade
et mourut, ne laissant qu’une fille nommée
Abéchoura.
Les Eristavs de Géorgie se voyant menacés par
le roi de Perse et privés de chef, s’étaient réunis
à Mtzkhétha pour tenir conseil, et se disaient :
« Si nous avions seulement quelqu’un de la famille
royale qui pût se charger du gouvernement,
nous pourrions nous défendre dans nos
forteresses, et en cas de nécessité, manger de
la chair humaine comme nos ancêtres l’ont fait,
Mais les temps sont changés; les Persans ont tué
le grand roi d’Arménie et conquis son royaume
dont le notre dépend, et Ardachir a ouvert sa
bouche pour tout engloutir; notre peuple est
comme un troupeau de moutons sans berger. «
Ainsi parlait le Spaspéti Miachan, qui proposa
dans cette triste occurrence, d’aller s’humilier
devant le roi de Perse, et de lui demander un