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 mené. Le jugement fut suspendu par l’arrivée de  
 Nakhoragan à la tête de  60,000 hommes  :  il fallait  
 songer à  se défendre. 
 Les Romains  laissèrent 2,000 Sabirs près d’Ar-  
 khéopolis,  pour  harceler  l’ennemi  pendant  sa  
 marche,  et  lui  disputer  le  passage,  et  tout  le  
 reste de l’armée se retira dans  son  camp  de  l’ile  
 du Phase. 
 Nakhoragan arrivé dans le voisinage d’Arkliéo-  
 polis,  envoya  3,000 Dilemnites  contre  les  Sabirs. 
   Un  Lazë  qu’on  avait  forcé  de  servir  de  
 guide, s’échappa et prévint les Sabirs qui se miren t  
 en embuscade, laissant leur camp ouvert et leurs  
 tentes  dressées.  Les  Dilemnites  entrèrent  sans  
 bruit,  et  pendant  qu’ils  croyaient  égorger  les  
 Sabirs,  ceux-ci les  taillèrent  en pièces;  800 Dilemnites  
 furent égorgés dans  le camp;  1,200 autres  
 périrent dans  le dédale des bois,  poursuivis  
 par les Sabirs  et la  garnison d’Arkhéopolis. 
 Nakhoragan,  très-afïligé  de  cette  perte,  alla  
 camper près des Romains, et invita Martin à une  
 entrevue.  Fier de sa nombreuse armée  et  comptant  
 sur  la  victoire ,  le  général  perse  engagea  
 le  général romain  à  quitter de bonne grâce  
 la Lazique  et à  se retirer,  avec son armée,  dans  
 le  Pont,  d’où  l’on  pourrait  traiter de  la  paix  
 par des députés.  Martin lui répondit qu’il  serait  
 beaucoup  plus à propos  que  l’armée des  Perses 
 se retirât en  Ibérie,  tandis  qu’il  resterait en Lazique  
 ,  pour engager une négociation  et là dessus  
 l’on  se  sépara. 
 Nakhoragan résolut d’attaquer la ville de Pha-  
 sis,  craignant  de  s’engager  contre  les Romains  
 qui  étaient  dans  l’ile.  Phasis  était à peu de  distance  
 au-dessus de la forteresse actuelle de Poti.  
 A  cette  époque ,  la  majeure  partie  du  sol  sur  
 lequel  se  trouve  la  forteresse  actuelle,  n’existait  
 pas,  comme on peut en juger par le texte dë  
 Strabon ;  Phasis  était  cernée  d’eau  de  trois  
 côtés, au nord par le Phase, à l’ouest par la mer,  
 au  sud par  le  lac  Paléastome.  A  l’est,  le  canal  
 que  les  Romains  avaient  tiré  du  Phase  dans  la  
 Docone ou Pitchora,  qui  se jette dans le  lac Paléastome, 
   fermait l’abord  de Phasis de  ce  côté1*  
 là ,  quoique  ce  canal appelé aujourd’hui Nadorlà  
 fût à 16  verst de  distancé; 
 Nakhoragan disposant son plan d’attaque, part  
 tout-à-coup,  pendant là nuit,  à l’insu des  Romains  
 ; un peu au-dessous du camp il fait établir  
 un pont avec des bateaux qu’on portait dans des  
 chariots  à  la  suite  de  l’armée,  et  traverse  le  
 Phase ;  puis  il se hâte,  dès le point  du jour,  de  
 longer la rive  gauche du Phase, jusqu’à mi-chemin, 
   entre Phasis et le camp des Romains. Ceux-  
 ci s’aperçoivent trop'tard du départ de l’ennemi,  
 et l’on charge aussitôt de soldats toutes  les barques  
 que  l’on peut trouver,  pour les laisser filer