la première fois le nom de Lazes , était Me-
lassus.
Le sort de ce petit état est complètement
ignoré jusqu’au regne de l’empereur MarcienS
Je ne compte pas quelques lambeaux des chroniques
géorgiennes, écrites sans critique pour
tout ce qui regarde cette époque. Parce que la
Colchide a fait une fois partie de la Géorgie, les
auteurs de ces histoires ne peuvent jamais se
figurer qu’il y a eu un temps où il n’en était
pas ainsi, et toujours ils énumèrent la Colchide
au nombre des provinces de leurs rois, quand
même les auteurs contemporains viennent formellement
les contredire.
En 456, sous l’empereur Marcien , Gobazès
qui régnait alors en Colchide, donna le titre de
roi a son fils, sans consulter les empereurs» Ce
jeune prince voulant donner du relief a son nouveau
titre par des conquêtes, s’avisa de tomber
sur les terres des Romains. Une armée romaine
se mit en marche pour le punir. Dans son embarras,
Gobazès ne sut mieux faire que de demander
du secours au roi de Perse Jezdédjerd,
qui, occupé sérieusement contre les Huns Hepk-
thalites, le lui refusa. L’armée de Marcien menaçait
d’entrer par le Djavakhléthi en Colchide; il
fallait que Gobazès rendît raison du partage
qu’il avait fait de la royauté, et qu’il optât entre
la laisser à son fils ou. la garder pour
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lui. Il choisit le premier parti; cet exemple
prouve que la suzeraineté romaine était toujours
la même. Plus tard, Gobazès alla à Constantino-
ple rendre ses devoirs à l’empereur, et lui demander
du secours contre les Souanes.
La vassalité de la Colchide, qui avait pris le
nom de Lazique, n’était cependant que nominale;
ils ne payaient aucun tribut, et la seule
marque de leur dépendance était l’espèce d’investiture
que les empereurs accordaient à leurs
rois en leur envoyant, à leur avènement au trône,
les ornements de la royauté. Leur seul devoir
comme vassal était de garder les passages des
montagnes du Caucase, qui pouvaient permettre
aux Huns de faire des invasions sur les terres
des Romains. Derbend et Darial, château sur le
Terek, gardés par les Perses, fermaient le Caucase
à l’est. Mais à l’occident de la chaîne, il y
avait encore d’autres passages, tels que ceux
que présentent les cols du Passmta par le Ratclia
et la vallée du Rion, et les cols de l’Elbrous par
le pays des Souanes et par la vallée de l’Engour,
en venant des rives du Baksan ou de la Téberda.
Ces passages ne sont praticables que pendant
quelques mois de l’année à cause de leur hauteur
relative ; ils étaient très-difficiles pour le
passage d’une armée ; néanmoins les Lazes
étaient là aux débouchés de ces deux grandes
vallées en cas de nécessité.