prêts à venir accroître l’embrasement et prendre
leur part du pillage.
Une heure avant l’attaque, Justin qui commandait
dans la ville, poussé par une dévotion
qui n’était pas fort de saison, était sorti de la ville
avec 5oo cavaliers et ses plus braves fantassins,
pour aller en pèlerinage à une célèbre église voisine,
et y implorer le secours du ciel. Justin
avait ti averse le Phase au milieu des machines et
des galeres, sans être vu des Perses qui n’avaient
pas investi la place de ce côté-là.
L attaque fut violente ; les flèches obscurcissaient
le ciel ;f les soldats qui étaient dans les
mannequins, furent fés plus habiles à repousser
un ennemi acharné à saper ces murailles de bois
pour y mettre le feu.
Tout-a-coup Justin, revenant de son péleri-
nage, entend cet horrible fracas de trompettes,
de; hennissements, de" retentissements de cuirasses
et de boucliers ; il en devine la cause, et
fond avec les siens sur les Perses épouvantés de
cette attaque imprévue ; ils croient que c’est le
secours qu’attendent les Romains, qui a passé
sur le ventre de ceux qu’on avait envoyés pour
les arrêter. Les Dilemnites viennent au secours
des Perses, et affaiblissent ainsi le corps des assiégeants.
Les assiégés font une sortie, et les Dilemnites
courent soutenir le petit nombre des
leurs qu’accablaient les Romains; cette retraite
passe pour une fuite aux yeux des Perses qui
perdent courage et se dispersent. L’aile droite
seule des Perses résistait encore, protégée par
ses éléphants qui font un grand carnage des Romains
en les écrasant... Mais l’un de ces éléphants
prend l’épouvante * et la plus horrible
confusion se met dans les rangs des Perses que
cet animal furieux ravage en retournant sur ses
pas. Tous ceux qui étaient encofe dans la ville
profitent du moment pour charger l’ennemi qui
n’a plus d’autre salut que dans la fuite.
Les Perses se retirèrent dans leur camp près
de l’île du Phase, ayant perdu 10,000 des leurs,
tandis que les Romains ne perdirent que 200
hommes. Martin fit mettre le feu aux machines
des Perses; la flamme attira les bûcherons qui
périrent tous les uns après les autres. Le butin
fut considérable.
L’hiver approchait ; Nakhoragan manquait de
vivres; il fut contraint des’en retourner à Moukhé*
risis avec toute son armée; il y laissa la meilleure
partie de sa cavalerie, sous les ordres de Vafrise,
officier distingué, et retourna lui-même avec le
reste de ses troupes en Ibérie.
Après la retraite des Perses, on procéda au
jugement solennel des assassins de Goubazès.
Athanase fit dresser au milieu d’Arkhéopolis ou
Nakolakévi, un tribunal élevé, avec tout le terrible
appareil des supplices. A gauche du tribu
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