remarquables par la conversion des Géorgiens
et des Arméniens au christianisme. Je parlerai
de celle des Arméniens en son lieu.
Celle des Géorgiens se fit sans révolution, sans
persécution aucune, et par le ministère d’une
pauvre captive, nommée Ninon. Elle s’était en-
fuie, dans le trouble des violentes persécutions,
en Arménie avec Sainte-Ripsimé et sa nourrice
Gaian. Après le martyre de ces deux saintes personnes,
Ninon se sauva de Vagharchab'ad (Akhal-
kalaki en géorgien) et arriva au bord du lac Ta-
paravan, où elle trouva un berger des basses
vallées , qui lui enseigna que l’eau qui sortait de
ce lac, passait par Mtzkhétha. Elle se décida à
suivre le fil de l’eau par un chemin des plus pénibles,
jusqu a Kherthvis, où elle trouva quelques
compagnons de voyage, qui la menèrent
jusqu a Ourbnissi. Elle se retira au faubourg juif
de cette ville pour parler une langue qu’elle
comprenait; elle y resta deux mois, se retira ensuite
dans les montagnes, où elle menait une vie
d’ermite ; c’est là qu’on la trouva quand la reine
Nana, désespérée de la mort de son fils, cherchait
des consolations et des secours de toutes
parts. Sainte-Ninon ramena ce fils à la vie, et le
convertit au christianisme, ainsi que sa mère et
la moitié de l’armée, témoin de ce miracle. Il ne
parait pas que Mirian fut aussi facile à convaincre
: bien loin de là, son incrédulité souleva
une guerre sanglante entre lui et son fils; il Ouvrit
enfin les yeux. Sa conversion eut lieu à peu
près en mêmé temps que celle de Tiridate, c’est-
à-dire , vers l’an 276, ou peut-être quelques années
plus tard. Klaproth qui la fixe en 318, suit
l’opinion vulgaire des Géorgiens, dont toutes les
chroniques sont embrouillées pour ce qui concerne
la fin du troisième siècle.
Le grand temple du dieu Armazt ou Armaze,
fut renversé malgré l’opposition des chefs de la
ville de Mtzkhétha, et l’on planta depuis une
croix en bois , qui fut gardée ensuite comme relique.
Mirian fit bâtir une église à Mtzkhétha, et envoya
ensuite une ambassade à Constantin pour
obtenir de lui des prêtres capables d’instruire les
Géorgiens.
Constantin lui envoya Eusthatices d’Antioche,
et plusieurs reliques encore célèbres aujourd’hui.
Voici la suite des rois sassanides jusqu’à
V akhtang-Gour gaslan.
En 342 (329 Rott.), Bakhar, fils de Mirian (1).
0 ) Les dates, tirées de deux ouvrages publiés en géorgien
par David, fils de George, dernier roi de Géorgie,
et de Rottiers, ne cadrent pas avec la réalité des événements
; car le règne de Mirian serait toujours trop long :
selon les deux systèmes il aurait régné 77 ans, ce qui est
sujet à caution.