
 
        
         
		trèrent,  tant  celles  qui  sont  entre  l’Ararat  et  
 le Massissi,  que  celles  qui  sont plus au nord.  Il  
 ne resta d’intact que Toukharissi, Chamehvildé ,  
 Kounani  ,  le Karthli  moyen  et l’Egrissi ou Coi-  
 çhide. 
 «  Ces Scythes,  outre  le passage  de Derbend,  
 connaissaient aussi la porte de l’Aragvi ou Dariel,  
 et  leurs  troupes  nombreuses  ne  cessaient  de  
 fondre par ces deux grandes  routes du Caucase,  
 sur  les  Tbargamosiens  qui  leur  payèrent  enfin  
 tribut.  » 
 Telle est  la manière  dont  la  chronique  géorgienne  
 raconte cette grande invasion des Scythes,  
 rapportée par  Hérodote ; ces  détails  confirment  
 pleinement  les  récits  du  père de  l’histoira.  Les  
 Scythes,  dit-il,  poursuivant les Cimmériens, les  
 manquèrent;  ceux-ci  avaient  suivi  la  côte  de  
 la Mer  Noire , passant par  l’Abkhasie et la Col—  
 chide,  tandis que les Scythes ,  longeant le  Caucase  
 qu’ils  avaient  à  droite,  avaient  passé  par  
 Derbend,  d’où ils étaient tombés sur l’Asie occidentale, 
   qu’ils  se  rendirent  tributaire  pendant  
 vingt-huit ans,  c’est-à-dire, de 633  avant Jésus-  
 Christ,  jusqu’à  6o5.  On  connaît  les  détails  de  
 cette grande invasion; mais d’où vient le nom de  
 Khasares que les Géorgiens donnent aux Scythes?  
 LesPerses, dit Pline (1), appelèrent en général les 
 (1)  Pliniisec., Hist. nat., 1. .VI,  cap.  17. 
 Scythes, Sarasy et vice versa, les Scythes donnent  
 aux Perses le nom de Chorsares. Les Mingréliens  
 de nos jours se donnent lenom deKadsariah, nom  
 sous  lequel les  connaissent  déjà Massoudi,  dans  
 le  dixième siècle,  et Abilfeda dans le  treizième.  
 Quelle  analogie  y  a-t-il  donc  entre  ces  Khasares  
 Scythes,  ces  Kadsariah-Mingréiiens,  et  
 ces  Khasares  qui  occupèrent  le  sud-est  de  la  
 Russie  d’Europe,  depuis  le  deuxième  siècle  de  
 notre ère, jusqu’au dixième siècle ? (1) 
 Un  événement  important  qui  se  rattache  à  
 cette  grande  invasion  des  Scythes  et  que  les  
 Grecs  avaient  déjà  fait  connaître,  trouve  aussi  
 sa pleine confirmation  dans  la chronique  géorgienne; 
  je  veux  parler de  ces  grandes  colonies  
 de Mèdes ,  que  les  Scythes  transportèrent  au  
 nord  du Caucase. 
 Lorsque le roi des Scythes ou Khasares, tomba  
 pour  la  première  fois  sur  les  pays  au  sud  du  
 Caucase, et les  ravagea, il donna en s’en retour-  
 au-dela  de  ses  montagnes, les  prisonniers  
 qu’il avait  faits dans  le  Karthli-Somkhitli,  à  son  
 fils  Ouobos,  avec  le  pays  qui  s’étend  à  l’ouest  
 du  Térek,  jusqu’à  l’extrémité  du  Caucase,  La  
 descendance  de  Ouobos  et  de  ces  nouveaux  
 colons, forma  la nation  des Oysni,  c’est-à-dira, 
 ( 0   Voyez Massoudi,  dans le Magasin asiatique de ïvla-  
 prolh,  p.  366  et 297.