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 viens de nommer appartenaient  à  la  race  géorgienne  
 ;  le nom  de Lazes commençait  à  devenir  
 une dénomination générale pour exprimer toutes  
 les tribus de cette race géorgienne, qui habitaient  
 au sud de l’Engour,  le long des rives de la,mer,  
 et  le  nom de  Colches,  que  leur  donnaient  les  
 Grecs et les Romains,  n’a jamais  été usité  chez  
 les  indigènes sous une. forme  quelconque. Nulle  
 part on ne  le retrouve  dans leurs chroniques. 
 Les Missimianes,  les Apsiles,  les Souanes,  les  
 Skymniens  avaient  tous  des  princes  plus  ou  
 moins dépendants du  roi des Colches. 
 Telle  était  la  Colchide  sur  laquelle  régnait  
 Polémon I. Ce roi si puissant, désirait cependant  
 encore soumettre  quelques uns de ses voisins du  
 Bosphore asiatique ;  sous le masque de l’amitié  il  
 chercha à envahir le territoire des Aspourghiens  
 qui habitaient au sud de Phanagorie,  sur le grand  
 éperon crayeux du Caucase; mais ceux-ci ayant  
 deviné  la  ruse,  tombèrent sur lui à l’improviste  
 et le firent périr. Ainsi Polémon fut la victime de  
 son ambition. 
 Après sa mort, ses états furent partagés en plusieurs  
 gouvernements. Le royaume du Bosphore  
 fut donné  d’abord  à un Sauromate I ,  dont  on  
 ignore  l’histoire;  Riscoporis  I   régna après  lui,  
 sans qu’on puisse être assuré qu’il lui succéda immédiatement. 
 Pythodoris  conserva  le  Pont  et la  Colchide,  
 qu’elle  gouvernait  sagement,  aidée  de  l’un  de  
 ses fils,  tandis que l’autre régnait sur l’Arménie.  
 Elle avait  épousé en seconde noce Archélaüs. 
 Après  sa mort,  son  fils  Polémon  I I   lui succéda  
 en  38  de  J.  C.,  avec  le  consentement  de  
 Caligula  qui ajouta même  le  royaume  du  Bosphore  
 à  ses  états.  Mais  trois  ans  plus  tard,  en  
 4i  de  J.  C.,  Claude  le  renvoya  en  Cilicie  et  
 donna le royaume du Bosphore à Mithridate  III,  
 et le Pont avec la Colchide passèrent  dans  d’autres  
 mains. 
 C’est  vers  cette  époque  que  les  chroniques  
 géorgiennes mettent l’arrivée des  apôtres André  
 et  Simon  le  Cananéen,  dans  l’Abkhasie  et dans  
 l’Egrissi ou Colchide. Saint-Simon mourut comme  
 je l’ai dit  à Phanacopée où est son tombeau. Les  
 Mégréli  écoutèrent  l’évangile  de  Saint-André ;  
 mais  le  roi  du  pays  outré  de  fureur,  força  les  
 Mégréli à abandonner  cette  nouvelle  croyance,  
 et  fit poursuivre  le  saint  apôtre. Telle  est  la  légende. 
 Tant  que  l’empire  romain  conserva  quelque  
 vigueur  et  sa  force  primitive,  les  empereurs  
 continuèrent à  s’arroger  le  droit  de  nommer  à  
 tous  ces petits  royaumes selon leur bon vouloir.  
 Sous Adrien,  il  n’y  en avait pas moins de  cinq,  
 de  Trébizonde  à  Dioscourias,  qui  étaient  à  sa  
 nomination ; celui des Colches, qui prennent pour