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 tout le pourtour d un coup d’oeil ; je me promène  
 sur  ces  innombrables  cônes  de  cendres qui  en-*  
 tourent  le  cratère,  changé  en  lac,  et  sur  ces  
 murs  de  laves  et  de  débris volcaniques  qui  en-  
 ceignent la vallée;  sur ces aiguilles prismatiques  
 qui en hérissent les parois  (1)... Mais le non-géologue  
 fera bien  d’y  venir  aussi pour se  tourner  
 du  côté de Khertvis et y jouir de la vue  de cette  
 vallée sauvage,  rare  effet des efforts d’un volcan  
 qui,  après avoir  amoncelé  cendres  et  laves  autour  
 de lui,  a déchiré  son sein  et  l’a ouvert  aux  
 eaux  du Kour;  il  suivra  sa  trace  brillante jusqu’au  
 pied de cette forteresse  germanique,  couronnée  
 de  tours,  de créneaux,  et élevée majestueusement  
 sur son piédestal  noir au  milieu  de  
 la  verdure  des  nombreux  jardins  fruitiers  de  
 Khertvis. 
 (1)  Je ne prétends pas que ce cirque volcanique ait créé-  
 a lui  seul les  laves,  les jets  de dolérite,  et  les  immenses  
 amas de stras et de  scories  qui l’entourent,  qui  le  circonscrivent  
 ;  des cratères placés a une plus grande hauteur sur  
 les  sommités  d alentour  ont  sans  doute  versé  la  majeure  
 paitie  des  coulées de lave,  ont déjeté  les débris  entassés,  
 dans  lesquels  le  cirque et  la vallée du Kour sont creusés ;  
 mais je regarde ce cirque,  et nombre  de phénomènes qu’il  
 renferme,  comme  les derniers résultats  des efforts pluto-  
 niens dans  cette partie de l’Arménie. 
 Voyez  un  dessin  de ce  cirque volcanique dans la Ve  sé-  
 rie,  géologie, cartqs,  coupes,  etc. 
 Je  revins à  Khertvis  par  le  village  de  Ghel-  
 sounda,  et,  pour  éviter  une  foule  d enormes  
 chiens qui me menaçaient,  je  traversai à  gué  le  
 Kour à trois verst au-dessus de la forteresse. Les  
 roches  qui  bordent  Ghelsounda  abondent  en  
 excellentes sources. 
 Khertvis communique directement  avecTiflis  
 sans faire  le  grand détour par Atskour et la vallée  
 de Bardjom.  On  remonte  la Taparavan  jusqu’au 
 dessous d’Akhalkalaki ^  ou l’on cotoie l’un  
 de  ses  affluents  de droite;  on passé par  les villages  
 de Varivan  et  de  Baralet,  ou par  Samsar,  
 avant  d’arriver  au  point culminant  des montagnes  
 qui séparent  leSa-atabago  du Trialethi;  on  
 tourne au nord du  petit lac  de Tabistsekhoura,  
 qui est sans issue,  comme un cratère volcanique.  
 Cette  contrée  est couverte de bois,  et les Russes  
 l’appellent la  forêt Rouge (Krasnalès). Sur le revers  
 on trouve dans le Trialèthi le fort deTsalka,  
 qui date de bien loin dans l’histoire de ces pays ;  
 puis  Bachekichet,  petite  forteresse,  après  quoi  
 l’on  entre  dans  la  Somkhétie,  près des  sources  
 de l’Alghet, etc. Ce chemin offre peu de difficulté  
 en été pour  les  chevaux, et il parait avoir été de  
 tout temps une des principales voies de communication  
 entre  la  Somkhétie,  si  anciennement  
 florissante,  et le Sa-atabago. 
 Deux autres routés partant d’Akhalkalaki me