
 
        
         
		acclimatations ;  il  était parfaitement  entretenu ;  
 une vieille chapelle était devenue l’habitation  du  
 jardinier. 
 On m y montra comme une grande  rareté un  
 arbuste  qu’on  disait  être  le poivrier;  je  reconnus  
 bientôt  que  c’était  le  Vitex agnus  castus,  
 le  Uséen  Agatche  des  Tatares  de  la  côte  de  
 Crimée,  ou  il  est  commun  ;  le  fruit  a quelque  
 ressemblance  avec  le  poivre ;  on  m’avait  déjà  
 induit en erreur de  la même manière à Bambor,  
 ou  1 on  a  trouvé  cet  arbuste  sur  lès  rives de la  
 Pchandra. 
 Une de  mes premières  excursions  autour de  
 Koutaïs  fut  une  visite  au monastère  de  Ghéla-  
 thi (i), Accompagné d’imclerc de la chancellerie  
 du  gouverneur, je  commençai ma promenade le  
 14-26 août i 833. 
 Le chemin qui mene  au monastère est à  peine  
 praticable pour les  chevaux ;  il passe  sur  le  dos  
 de  cette arête  calcaire  qui  sépare  le  lit du Rion  
 de celui de la Tskaltsitèli (rivière rouge. En russe,  
 Krasnoïa-relchka). 
 En montant du quartier des juifs à cette grosse  
 tour carree  voisine  de  la petite  église bâtie  par  
 Dnaitri,  fils  de  David  III,  on  trouve  d’abord 
 ( i )   Telle est  la manière  ordinaii’e  d’écrire  ce nom ;  011  
 dit aussi Ghénath  :  mais  c’est  rare.  Dans  la  carte  d’Alexandre, 
   roi  d’Iméreth, on lit Gueliat. 
 une masse bleuâtre  friable,  terreuse,  teinte par  
 du protoxyde de fer ;  ce jet  s’élève  à une  trentaine  
 de pieds au-dessus  du niveau du  Rion ; en  
 surgissant du fond delà fente où coule le fleuve,  
 il  a  soulevé  une  espèce  de molasse  ou  de  grès  
 très-peu  consistant,  qu’on  ne  peut  travailler;  
 masse  grossière jaunâtre de grains de quartz (1),  
 liés par un  ciment glaiseux ;  on y  reconnaît une  
 superposition  par couches. Ce  grès  selon  toute  
 vraisemblance  appartient à la  formation néoco-  
 mienne ou inférieure de  la craie des montagnes  
 d’Akhaltsikhé. 
 Sur  ce  grès  repose  un  banc  déchiré  et  par  
 lambeaux d’une  roche  calcaire crayeuse  horriblement  
 bouleversée.  Ses couches  sont  renversées  
 ,  redressées ;  ses masses disjointes  sont étagées  
 à des hauteurs  très  différentes  sur le grès ,  
 ayant  l’air  de  murailles  ruinées  ,  lézardées  ,  
 prêtes  à  tomber  dans  l’abîme.  C’est  le  même  
 calcaire que celui qui  compose  la montagne sur  
 laquelle était bâtie la forteresse de Koutaïs. Il est  
 le plus  souvent compacte  comme  notre marbre  
 bâtard  du  Jura,  sans  pétrifications;  quelques  
 couches  se  feuillettent et  sautent facilement en  
 éclats;  d’autres  enfin  ont  un  grain  qui  rappelle 
 (1)  Ce grès néocomien,  outre des grains  de quarte coloré, 
   renferme des  débris de granit rose,  de porphyre  py~  
 roxénique glandulaire,  e te.