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 superbe source très-acidulée de  8°  de température. 
   Ceux qui vont à Glola ne traversent pas le  
 pont,  ce ne sont que ceux qui se rendent à Ghébi  
 qui retournent  sur  la rive droite pour escaladfer  
 par un  affreux  chemin une  énorme  paroi schisteuse  
 qui  barre le  passage ;  on  ne  se  fait  pas.  
 une  idée  d’un  pareil  chemin.  Redescendu  de  
 l’autre  côté,  toutes les  difficultés  sont  surmontées  
 ;  la  vallée s’ouvre derechef,  se rélargit,  et  
 nous cotoyons gaîment en plaine le JPhase, qu’on  
 ne  voit  que  très-rarement  à  travers  la  plus  
 belle  végétation  de  hêtres  et  de  pins,  mais  
 que  l’on  entend  d’autant  mieux.  Car  jè puis  
 dire  que  jusqu’à  sa  sortie  de  l’écluse de  Bara-  
 gone, il ne tombe qu’en une cascade perpétuelle,  
 tant  ses  eaux  blanches  écument,  réjaillissent,  
 rebondissent par-dessus  les  blocs  qui  hérissent  
 son lit pêle-mêle  avec d’énormes troncs d’arbres  
 déracinés. 
 Les bouleaux commencent ici  à se mêler à la  
 végétation  riveraine.  Des  sapins  de 3  à 5  pieds  
 de  diamètre sont communs ;  mais quelle exploitation  
 est  possible  sans  chemin  ni  navigation ?  
 D’ailleurs  il y  a tant  de bois  dans  des  endroits  
 plus  accessibles,  et  plus  voisins des  points  de  
 communication. 
 A  12 verst environ  d’Outséré, nous nous trouvâmes  
 en facedeTchiora,  assis sur la rive gauche 
 du Phase. Apparition fantastique. Ce ne sont plus  
 quelques  tours;  c’est un  grand village  tout entier, 
   hérissé  de  tours  encore  plus  hautes  que  
 celles des  villages inférieurs,  et de hautes maisons  
 percées  de  meurtrières.  Chaque  habitant  
 dans ces anciens  temps de troubles  et de brigandages, 
   se bâtissait une forteresse pour demeure.  
 Tantôt c’était une haute maison à deux étages avec  
 de petits jours de fenêtres,  et un rang de meurtrières  
 ,  tout  autour  sous  le  toit ;  ou bien il se  
 construisait une haute tour carrée avec un corps-  
 de-logis,  comme je  les ai décrits plus haut.  On  
 ne trouvera  pas  de  vieille  forteresse de  l’Allemagne  
 ou de la Suisse plus  riche, en  tours et en  
 meurtrières,  et surtout plus  pittoresque. 
 Tchiora jouit  à  peu près du même climat que  
 la Lithuanie  septentrionale ;  le maïs  qu’on cultive  
 encore en quantité à Outséré, et qu’on moissonnait  
 à cette époque  partout dans  le Ratcha.  
 n’y réussit plus ;  on ne cultive que du if ornent,  
 de l’orge, de l’avôine, sur les pentes agileuses de  
 la  rive  gauche,  tandis  que  la  droite  déjà  trop  
 froide, trop à l’ombre, n’est qu’en taillis (1). 
 Le châtaignier,  le cormier ,  la vigne sauvage,  
 enfin  tous les arbres et arbustes du midi ont dis- 
 (1)  J’ai remis  des  échantillons  des  céréales de pes localités  
 au Gartenverein à Berlin.