paix, de se soumettre au vainqueur, de lui payer
un tribut, et de lui donner la fille de sa soeur en
mariage.
La suite de l’expédition d’Alp-Arslan eut cela
de remarquable qu’il passa de la Géorgie dans le
Djavakhéthi, qu’il assiégea Akhalkalaki, Kher-
thvis, Vardzie, que Ibn-Alathir nomme Sil-
Wardeh, et dont Alp-Arslan força les habitants
au mahométisme : puis il prit Kars, et enfin Ani,
qui fut horriblement pillée et ravagée (1)..
1072. George I I , fils de Bagrat IV, monta sur
le trône au moment ou la Géorgie éprouvait les
plus grands ravages delà part des Turcs Seldjou-
kides, qui s’emparèrent de Tiflis en 1078. Des
hordes de Tatares s’établirent entre le Kour et
l’Alazan, et dans d’autres parties ouvertes de la
Géorgie, d’où elles pouvaient facilement piller la
contrée, et en enlever les habitants. Le roi fut
forcé de se sauver en Abkhasie.
Enfin Dieu, au milieu de tant de misères, fut
favorable aux Géorgiens, enleur donnant en 1089
un sauveur, dans David III, fils de George II,
que les Géorgiens ont surnommé à juste titre le
Réparateur, le Reconstructeur (Aghma-Chnébéli).
Quand il monta sur le trône, ses peuples vivaient
cachés dans les cavernes des rochers et
dans les forteresses. Enflammé d’un courage hé-
(1) Saiot-Martin , Mém. hist. II, p. 227.
roïque, et guidé par le génie, il tombe tout à
coup sur ces Tatares des rives du Kour, du
Jôri, de l’Alazan; en peu de temps, il les bat à
plusieurs reprises, et chasse ces hordes pillardes
et incommodes; et c’est quand David sent son
pays libre, et délivré de toutes ces peuplades
étrangères que le fanatisme autant que l’appât
du butin avait attirées, qu’il songe à ramener
ses sujets demi-sauvages dans leurs demeures
ravagées ; partout il encourage, il aide ; les villes
et les villages se relèvent de leurs ruines; les
églises sont reconstruites ou restaurées, et la
paix, après tant de siècles, fleurit en Géorgie.
Mais pour assurer la paix à la Géorgie, il fallait
se faire respecter de ses ennemis du dehors
et leur enlever jusqu’à leur dernière retraite.
Les Turcs prirent l’initiative en 1121 ; jaloux de
la prospérité de David, ils s’avancèrent trois fois
à la tête de puissantes armées jusqu’en Géorgie ;
toujours ils furent battus. David prit Tiflis après
un long siège en 1122, et ensuite Chamchvildé 1
il rendit cette dernière ville, par patente royale,
à Ivané Orpélian, qui était venu servir son roi,
qui en fit son connétable : Ivané lui rendit de
très-grands services et l’accompagna dans toutes
ses campagnes, et mérita les grands bienfaits
qu’il répandit sur lui.
Ap rès plusieurs campagnes, où il fut toujours
vainqueur, la poursuite des vaincus entraîna