s’y perdre tout d'un coup, sans qu’une seitîè
goutte passât plus loin. Mais après la fonte des
neiges ou de fortes pluies, cette issue ne suffit
pas 5 le superflu de ce qui ne peut entrer, continue
son cours et trouve plus loin à différentes
distances, une dizaine d’autres bouches plus ou
moins grandes, où il se perd tout-à-fait, et largement.
Ces dernières bouches qui ne sont que
pour les cas extraordinaires de grandes inondations
, sont encombrées d’énormes troncs d’arbres
entassés pêle-mêle } là aussi le ruisseau revient
sür lui même pour s’engouffrer. Ainsi doné
aucune goutte d’eau n’entre dans la vallée du
Kotaura. Il sort à 3 verst de sa perte, pour se
rendre dans le Rion dans un sens opposé de son
premier cours. Güldenslàdt dit qu’à Sa sortie
des grottes le ruisseau s’appelle Chara-ula , que
tout près de là sont plusieurs ermitages entourés
de Buxus sempervirens et de Prunus lusitanica (1).
On trouve continuellement des pêcheurs qui
sont occupés près de la première perte à saisir
les poissons à mesure qu’ils entrent dans ces
fentes, et surtout de petites truites fort délicates.
La vallée présente encore plusieurs autres
trous moins intéressants, du nombre desquels
sont ces petits lacs dont j’ai parlé, qui remplis-
Sent le fond des combes, sans présenter aucun
(1) Voyez Reisen nach Georgien, p. 160, éd. Rlapr.
’écoulement ni aUcun ruisseau qui les alimente :
ils sont d’une grande profondeur.
Faut-il s’étonner si l’eau ruisselle partout
plus bas, comme au bord de la Stripa en Gal-
licie? La température de ces sources au-dessous
de Kholévi est de 90.
Maintenant comment expliquerai-je toutes
ces failles, fous ces abîmes, tous ces gouffres ?
La nature du sol pourrait nous aider à résoudre
cette énigme. Nous avons vu qu’en général cette
couche de calcaire plus ou moins épaisse qui
forme la cuirasse du sol, repose sur un terrain
d’une nature toute différente j sur des couches
d’un grès sans consistance, entremêlé de schiste ;
ce sol doit se prêter à des suintements, à des
éboulements intérieurs, qui ne sont plus problématiques
quand en suivant la rive même du
Phase, on voit combien il a été déchiré et tourmenté
pas les jets et par le jeu des mélaphyres.
Reprenant le chemin de Khotévi, nous allâmes
nous reposer à Nikortsminda, et examiner
à loisir cette superbe église. Rien de plus curieux
que sa structure qui touche de bien près
à l’époque où fut construite la cathédrale de
Koutaïs. La disposition de l’intérieur la rend
principalement remarquable ; elle diffère de
toutes les autres du pays. La coupole repose sur
des arcs en plein cintre s’ouvrant sur six niches
dont deux plus allongées font l’entrée et le