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 tree; mais  on ne m’en donna pas le temps. 
 Les  ruines  de la primitive  église  sont à quelques  
 pas de l’église  actuelle.  Les  matériaux  de  
 construction  sont  un  grès rougeâtre ,  bleuâtre  
 et  jaunâtre, 
 Une source qui jaillit à gros bouillons au fond  
 de  la  gorge,  sépare l’église des anciennes habitations  
 du monastère ,  restes bien chétifs  à  côté  
 de  ces  superbes  sculptures.  Aujourd’hui  personne  
 n’y  habite.  Le prêtre  qui  vient  quelquefois  
 desservir l’église  de Sapbar réside au village  
 d Andréastsminda ou St,  André ,  où  nous  arrivâmes  
 par  un  chemin  affreux sur  des  rochers  
 nus et à  travers un ravin. 
 Au-delà de  ce village, nous  descendîmes dans  
 la valleeduTchalis ouTskholu,  l’un des affluents  
 de gauche du Kour, Mon Karapapak  voulait me  
 mener  dans  un  deuxième  village  chrétien  qui  
 était.  a  notre  droite ;  mes  Cosaques  désiraient  
 que nous allassions  tout  droit  à  Gobiéti  qui  est  
 la route  directe.  Après  de  longs  pourparlers,  
 ils 1 emportèrent et nous arrivâmes- vers le  soir à 
 Gobiéti,  grand village  sur les bords du Kour à  
 2$  verst  d’Akhaltsikhé, 
 Les habitants, quoique mahométans, parlaient  
 le géorgien et comprenaient aussi le turc, Ce sont  
 de  ces  anciens  Géorgiens  du  Sa-atabago  que  
 3aphar Pacha  en  1025,  contraignit d’embrasser 
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 le mahométisme.  Son  fils Joussouf Pacha et son  
 petit-fils Roslom, encore plus, intolérants que lui,  
 ne  cessèrent  de  les persécuter,  qu’ils n’eussent  
 accompli  par  la  force  leur  totale conversion ;  
 et ce qu’il y a de bizarre*  c’est que  cette persécution  
 ne s’exercait que sur les Géorgiens et non  
 sur les Arméniens  qui  avaient obtenu  du  suban  
 une  espèce de liberté de conscience»  à peu près  
 comme on l’accordait jadis  chez  nous aux juifs» 
 Je  trouvai  à  ces  anciens Géorgiens le même  
 air  qu’à  ceux  de l’Iméreth et du K-arlhli» • Tous  
 seraient  fort disposés à  rentrer  dans le sein  du  
 christianisme,  s’ils  ne craignaient  le  retour  des  
 Turcs  et les cruautés qu’ils  en éprouveraient en  
 cas  d’apostasie ;  ils  ne  peuvent  croire  que  la  
 puissance des Russes soit stable dans ces régions.  
 Ils  avaient  jadis  deux  églises  à  Gobiéti;  l’une  
 est  une  ruine,  et  l’autre  qui n’est pas dans  un  
 meilleur état,  ayant été transformée, en mosquée,  
 sert actuellement dé magasin  de roues de chars. 
 On nous  reçut  assez  amicalement,  peut-être  
 grâce à nos Cosaques  et au Karapapak ; on nous  
 logea  sous  un  abavent  à côté  d’un bon feu,  et  
 quand on est bien fatigué,  on dort bien partout.  
 Cette hospitalité imérétienne qui est  un  des  articles  
 fondamentaux de l’art de savoir  vivre,  ne  
 s’est point perdue  chez ces descendants des  anciens  
 Karthles,  malgré  l’oppression  turque  qui  
 a  pesé  sur eUx.