tibule qui regarde le nord, les deux anges portent
chacun une croix.
Enfin sur la façade de devant, où celle qui
regarde 1 ouest, J. C. reparaît encore donnant
la bénédiction.
Tous ces bas-reliefs sont supérieurement encadrés
dans des bordures couvertes de moulures
et d’arabesques, sculptées avec beaucoup de
gout. Mais quant aux figures, 011 pourra voir
par mon dessin qu’elles sont toutes affreusement
dessinees, sans gout, ni proportion quelconque.
Les moulures et arabesques qui recouvrent
le dôme, les murs, les cintres et les vestibules
sont aussi fort belles. Je n’ai pas vu d’église plus
richement ornée en Géorgie et en Iméreth.
Comme dans toutes les églises du style géorgien,
la façade outre ses bas-reliefs est encore la
plus richement décorée sous le rapport des
formes architectoniques. Deux fausses arcades
en plein cintre plus basses s’appuient comme
à Koutaïs, sur une plus grande placée au milieu.
Non seulement les frêles colonnes à la gothique
qui les séparent sont très-ornées, mais aussi
l’intérieur de la fausse arcade est bordé d’un
cadre supérieurement sculpté. Je le répète, je
ne vis jamais un tel luxe de sculptures, de moulures
; nulle part je ne vis d’ogive ni quelque
chose d’approchant.
Le ’3 septembre, par une belle journée, nous
partîmes pour notre excursion dans le haut Rat-
cha. En descendant la vallée de Khotévi, nous ne
marchâmes l’espace de 4 verst jusqu’à Akhalso-
péli, que sur de la craie blanche, à couches
nombreuses, horizontales, fissurées à l’infini,
d’où jaillissent une foule de sources de 90 de
température.
Au-dessus d’Akhalsopéli reparaît le schiste
grisâtre, feuilleté. Le village de Gori avec sa
tour reste à droite sur la cime de la montagne.
Les vignes commencent à Akhalsopéli ; on les
cultive basses, sur des échalas. La vigne sauvage
remonte jusqu’à moitié chemin de Khotévi; les
dernières tiges sont près des ruines du vieux
château.
Nous atteignîmes le Rion ou Phase à 5 verst
de Khotévi près de Hissa (1), protégé aussi par
une tour carrée. D’ici elles commencent à être
fréquentes et à caractériser la physionomie
du pays.
Mes regards étaient depuis longtemps intrigués
par l’aspect extraordinaire du paysage ; je
voyais bien le Phase; mais d’où venait-il? Le
fond de la vallée était fermé par une énorme
muraille de roches sans issue. Enfin au bout de
8 verst de marche, je vis que je m’étais trompé ;
en face de moi, le rocher s’ouvrit tout à coup
(1) Güldenstâdt écrit Iza.