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 camp  romain ;  que pour  leur ravir  leurs biens ,  
 on  se  servait  de  l’infàme  moyen  de  forcer  les  
 Lazes à  acheter à haut prix les denrées romaines  
 et de vendre à vil prix les leurs, etc. En mettant le  
 droit  de  leur  côté,  ils  voulaient  inspirer  de  la  
 confiance à Khosroës,  qui les questionna beaucoup  
 sur leur  pays  et sur  les  avantages de  leur  
 position. 
 Khosroës  vit  qu’en  possédant  la  Lazique,  il  
 n’y  avait  qu’un pas pour lui,  par mer, jusqu’au  
 palais  des  empereurs  à  Constantinople ;  qu’il  
 avait  la clef du Caucase  entier,  qu’il pouvait  ou  
 ouvrir  ou  fermer quand il voudrait en  faire tomber  
 les peuples sauvages  sur les Romains.  Imposant  
 le secret aux ambassadeurs Lazes, il fit semblant  
 démarcher chez les Karthles ou Géorgiens,  
 avec une  nombreuse  armée  pour  surveiller les  
 Huns;  puis quand ils furent sur les  frontières de  
 la Lazique,  les Perses furent fort effrayés de l’en  
 voir  prendre  le  chemin,  tant  les  passages  qui  
 menaient dans ce pays paraissaient impraticables  
 pour une  armée.  Les défilés de la Kvirila étaient  
 insurmontables.  Mais  guidés  par  les  ambassadeurs  
 Lazes,  on  vit bientôt  les  Perses  couper  
 sans  résistance  les arbres  d’une  taille  gigantesque, 
   qui remplissaient ces  défilés ;  on  les  précipita  
 dans  lès abîmes  qu’on  Combla,  et  l’armée  
 passa  sans difficulté par  le  col de Vakhan. 
 Arrivé dans  la  Lazique,.en  541, Khosroës  vit  
 Goubazès venir à sa rencontre pour se prosterner  
 devant lui, et le reconnaître pour souverain, avec 
 toute  sa maison. 
 Puis Khosroës  apprenant que  Jean était à Pé-  
 tra  avec  toute l’armée romaine,  il  se hâta d’envoyer  
 une petite armee commandée par Abenia—  
 midès,  pour prendre,  s’il  était  possible,  la  ville  
 d’emblée. 
 Jean  eut  vent  de  leur  expédition,  et faisant  
 usage de la ruse, il defend.it a qui que ce fut de se  
 montrer  sur les créneaux, plaçant ses meilleures  
 troupes  derrière  les  portes ;  les  Perses  venus,  
 crurent Pétra abandonne,  et s empresserent d en  
 donner nouvelle à Khosroës qui se hâta d’arriver.  
 Un  corps nombreux de  troupes reçut l’ordrç de  
 monter à  l’escalade,  pendant  que  Khosroës  se  
 plaça  sur  une  hauteur  voisine pour  en  voir  le  
 succès. A peine les Perses eurent-ils  dressé leurs  
 échelles  que  les Romains  ouvrant  leurs portes,  
 tombèrent sur eux comme une avalanche, et tuèrent  
 beaucoup de machinistes. Khosroës, dans sa  
 colère, fit empaler Abéniamides pour s etre laisse  
 attraper par  ce boutiquier de Jean. 
 Le  lendemain  il  résolut  de  donner  l’assaut a  
 Pétra, ce qui ne lui réussit pas, malgré une blessure  
 que  Jean  Tzibus  reçut  au  col  et  dont  il  
 mourut  :  il fallut faire usage d autres moyens. 
 La ville de Pétra était inabordable  de  tous  les