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 pu y  trouver un sens complet ; mais elle est bien  
 décidément géorgienne. Voici les fragments qu’il  
 a pu traduire (1)  : 
 «  Au nom de Dieu,  père,  fils et Saint-Esprit,  
 nous  avons  construit  ceci  avec deux  d’O- 
     en  trois.  Intercède  pour mon  fils, ma 
 fille  et leur père,  » 
 Un  chemin  souterrain voûté en zigzag le long 
 des escarpements  du rocher, menait  au  Kour , 
 pour  y   puiser  de  l’eau,  comme  dans  les  autres  
 châteaux géorgiens. 
 La  forteresse entourait la citadelle,  elle avait  
 aussi une église.  On y  a établi fort à l’étroit, il est  
 vrai, une  compagnie  de  soldats mariés  dont les  
 enfants pullulent dans tous  les coins. 
 Le  bourg  même  n’est  que  les  restes  d’une  
 ville  assez  considérable  jadis, et  qui  possédait  
 lune  des  plus  belles  églises  du pays,  que  les  
 Turcs  ont  ruinée. D’ailleurs  l’image  de  Notre-  
 Dame  d’Atskour  était  célèbre  au  loin  par  les  
 miracles nombreux qu’elle  opérait;  ce fut pour  
 les  fideles  une  epouvqntable  calamité  ,  lorsqu’elle  
 fi.it  enlevée  en  i 486,  par Jacob Khan;  
 mais elle retomba bientôt  après dans leurs mains  
 et l’atabeg Manoutchar  la  racheta des  Baratians  
 pour une somme  énorme d’argent,  et  la replaça 
 4( i )  Voyez  Atlas,  IVe  série, archéologie,  pl.  3a,  fig.  L 
 dans  son  sanctuaire.  Soixante  ans  plus  tard,  
 Bagrat, roi d’Iméreth,  enleva derechef  la vierge  
 d’Atskour, et la déposa  dans le château  sauvage  
 de Tsikhis Djouari,  d’ou,  selon  l’expression  de  
 la  chronique,  elle fut  entraînée  en  captivité  en  
 Iméreth, en  i 553.  L’atabeg Kourkouaré ne put  
 rentrer  en possession  de  la sainte Vierge, qu’en  
 faisant  la paix  avec Ghiorghi, roi d’Iméreth,  en  
 i 56a (î). La mère de  Dieu d’Atskour était l’objet  
 d’un culte spécial,  à peu près comme Notre-  
 Dame  d’Atocha  chez  les  Espagnols.  Après  la  
 ruine définitive de l’église d’Atskour, j’ignore ce  
 que l’image est devenue. 
 Les  sculptures  du  temple étaient  supérieurement  
 travaillées  : la façade du choeur formait en  
 saillie,  la moitié  d’un décagone. Quelques  peintures  
 étaient  assez bien  conservées, pour que je  
 pusse  juger  du  style,  qui  rappelait  toujours  la  
 manière  byzantine.  La  première  esquisse  avait  
 été  faite  en  rouge  sur  la muraille, qu’on  avait  
 plâtrée  ensuite,  pour peindre  dessus  définitivement. 
 Une plus ancienne  église  avait  servi à fonder  
 celle-ci, et l’on avait mutilé ses vieilles sculptures  
 pour en  faire  de  simples pierres de  taille.  Cette  
 église  ainsi  régénérée,  sert  à  son  tour  aujour- 
 (i)  VoyezChron. géorg. de M.  Brosset jeune,  et Chronique  
 manuscrite de M. Schultz,  passim.