lent autan qui s’élève et par le bitume. Tous les
Perses sont embrasés et tombent les uns en dehors,
les autres en dedans des murailles. La
confusion, par ces deux incidents, monte à son
comble dans la ville. Les Romains profitant du
moment font un dernier effort et la ville est
prise. Cinq cents Perses se jettent en toute bâte
dans l’Acropolis qui occupait le centre de la ville,
appuyée de fortes tours. Le reste des Perses est
fait prisonnier ; des y3o hommes qui restent, 18
seuls sont sans blessure. Les Romains perdirent
beaucoup de monde, entre autres cevaillant Jean
Guzès qui fut blessé d’un coup de pierre à la tête
en faisant son escalade.
Le lendemain de la prise de la ville, les Rp-
mains ayant entouré les Perses qui défendaient
l’Acropolis, leur promirent la vie sauve et un
sauf-conduit, espérant qu’ils se rendraient. Les
Perses voulaient mourir en braves ; ils firent
semblant de ne rien entendre. Bessas alors ordonna
de jeter des feux dans l’Acropolis ; la
flamme s’étendit rapidement, et les Perses ont la
mort devant les yeux; ils savent qu’ils vont être
réduits en cendre , qu’il ne leur reste plus d’espoir
, plus de moyen de défense. Néanmoins
ils refusent de se rendre, et préfèrent être consumés
par les flammes avec la forteresse,, à la
vue des Romains étonnés de tant de courage.
C’est alors qu’on sentit le prix que Khosroës
mettait à la possession de la Lazique, puisqu’il
y avait envoyé de pareils défenseurs. Pétra
fut pris au printemps de 551.
L e butin fut immense; il y avait tant d’armures
que chaque soldat en eut cinq pour sa part. On
trouva des vivres au moins pour cinq ans de
siège; mais point de vin; seulement du vinaigre
et une espèce de fèves dont ils faisaient sans doute
leur bouza (1).
Ce qui étonna le plus les Romains, ce fut de
voir l’eaü couler par un aquéduc à pleins flots
dans la ville. Ils croyaient l’avoir coupé dès l’origine
du siège. Mais Khosroës qui s’y attendait
avait fait construire un triple étage de conduits,
de façon que ce premier rang coupé, l’eau passa
par les deux inférieurs. Plus tard, des prisonniers
ayant appris aux Romains qu’on avait toujours
de l’eau, ils creusèrent plus profondément et
détruisirent le second canal sans aller plus loin,
et ce ne fut qu’après la prise de la ville qu’ils
s’aperçurent de leur sottise, admirant toutefois
l’extrême habileté des Perses dans ces sortes
d’ouvrages.
Voilà ce que fit Bessas qui avait si mal défendu
Rome, dont les Goths s’emparèrent et massacrèrent
en grande partie les habitants le 17 janvier
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(1 ) Boisson fermentée faite avec du millet.