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 et  sans danger. Celle des  églises  qui  domine  le  
 monastère,  située  sur  la  crête  par où  passe  le  
 sentier,  est encore desservie;  elle  est  en pierre  
 et entourée d’un cimetière. 
 La  seconde  église,  fermée  d’un  mur  d’en-  
 ceinteavec  des ruines d’habitations,  n’a dû  servir  
 que  de  chapelle mortuaire ;  l’intérieur et  les  
 alentours  de  l’église  sont  semés de  tombes  taillées  
 dans  le  roc  vif  et  recouvertes de  simples  
 dalles  sous  lesquelles  on  voit  les morts par  les  
 fentes. Tant  de  tombes,  de  cimetières ,  et  pas  
 d’habitants !  d’où venaient-ils  ces morts qui  peuplent  
 ces tombeaux ? 
 Il est très dangereux de  se hasarder dans cette  
 église : on l’a  fondée  si fort au bord du rocher à  
 pic que celui-ci,  cédant  par  le  laps de  temps,  a  
 déterminé  la chute de  la moitié  extérieure de  la  
 muraille, qui  s’est  partagée  en  deux plaques ;  il  
 n’est  resté que  la  faible moitié intérieure  pour  
 supporter  la voûte fendillée ;  qu’on  juge du peu  
 d’ébranlement nécessaire pour amener son écroulement. 
 La  troisième  ruine,  perchée  précisément  sur  
 l’extrémité du rocher qui forme l’un des  piliers  
 de  l’écluse  béante  par  laquelle  la  Tskaltsitèli  
 sort du cratère de  soulèvement en passant à travers  
 le  banc  de  craie  déchiré,  a  dû  être  une  
 église considérable avec  des habitations,  à en juger  
 par  la  masse  des  débris  qui  restent;  mais  
 placée  sur  l’angle  d’un  rocher  à  pic  qui  surplombe  
 un abîme de plusieurs centaines de pieds  
 de  profondeur,  le roc,  appuyé d’un côté sur des  
 roches  volcaniques,  chargé de  l’autre  par cette  
 lourde  masse,  s’est  déchiré,  aidé  de  quelque  
 tremblement de terre; et l’on voit la moitié d’une  
 voûte à gauche, l’autre moitié à droite, des piliers  
 entiers  restés  penchés  sur  l’abîme,  des murs  et  
 des* piliers roulés au fond. 
 De ce poste  élevé  l’on  a  une vue  magnifique  
 sur  le  cours  de  la Tskaltsitèli  sortie du  cratère.  
 On  plane  aussi  sur  une  grande  église  bâtie  au  
 bord  de  la  rivière,  avec  cour  ,  habitation ,  
 tours,  pont,  etc.  Elle  est  à huit verst de  Ghé-  
 lathi. 
 Tous  les  rochers  déserts  que  je  parcourais  
 étaient  couverts, de murs de  soutènement  d’anciens  
 vignobles et de vergers. 
 L’archimandrite qui m’avait reçu en l’absence  
 de l’archevêque était l’un des beaux hommes que  
 j’aie vus ;  il appartenait à  l’une des premières familles  
 du  pays,  et  était  destiné  à  l’épisCopat,  
 après  la mort  de  l’archevêque  actuel.  Il  me fit  
 traiter avec beaucoup de bonté,  et même, quoique  
 le jour de mon  arrivée  fût un jour maigre,  
 il me fit demander si je désirais qu’on me  servît  
 gras. Je  fis  répondre  qu’étant  luthérien  je  n’avais  
 pas de jeûne pour le moment, et  on me ser