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dans les rochers bizarres de molasse, qui bordent
le Kour à 10 verst au-dessous de Gori : il l’appela
Ouplostsikhé (1), nom qu’il a conservé jusqu’à
aujourd’hui (château d’Ouplos ou du Seigneur).
J’en ferai la description plus bas.' Ce
monument est un superbe commentaire sur l’art
à cette époque.
Sous Ouplos se firent déjà sentir les suites de
ces partages d’États, fruits de l’antique féodalité
du Caucase ; ses frères et les branches cadettes,
ne voulurent plus lui obéir. Cependant, cette
autorité ne pesait pas, elle était purement patriarcale;
le souverain ne portait ni le titre de
Mphé (roi), ni celui èé Eristavi (tête- du peuple) ;
on l’appelait Mamasakhlissi (père de la maison),
et toute son autorité consistait à être le juge et
l’arbitre des autres Karthlosiens.
Le culte des Karthles consistait à adorer le
soleil, la lune et les cinq planètes, et leur plus
grand serment, était par le tombeau de Karthlos.
Tels sont les détails que nous donne la chronique
sur cette première partie de l’histôire de
la Géorgie. Il n’est plus fait aucune mention de
la Colchide , après le grand partage de Hhaos.
L’auteur de la chronique, après nous avoir
donné ce premier tableau , en y consignant les
faits les plus marquants de cette époque, se tait
(1) On écrit aussi Ouplistsikhë.
sur les siècles qui suivirent le règne d’Ouplos,
nous indiquant brièvement ces effets de l’esprit de
révolte qui découlait du système féodal et de cette
multitude de princes (Thavdani) qui se partageaient
le pays , chaque endroit ayant le sien;
et il nous transporte à la révolution qui changea
tout à coup dans le septième siècle avant Jésus-
Christ, la face de l’Asie.
Grande invasion des Scythes (Khasares des Géorgiens.)
« Les Scythes que les Géorgiens nomment
Khasares, étaient devenus très puissants au nord
du Caucase | et ils faisaient la guerre aux descendants
de Lékos et aux Caucasiens. Dourd-
sourk , fils de Tiréthi, qui régnait alors sur les
Caucasiens, demanda du secours aux Tharga-
mosiens , qui traversant le Caucase , pillèrent les
Contrées avoisinantes du Khasaréthi, y fondèrent
une ville et s’en retournèrent.
« Les Scythes ou Khasares , se choisissant
alors un roi, auquel ils obéirent tous , passèrent
par la porte de la mer (1) aujourd’hui Dourou-
bandi, et tombèrent sur les Thargamosiens qui
ne purent leur résister : la multitude de ces
Scythes ou Khasares était innombrable ; ils pillèrent
et ruinèrent toutes les villes qu’ils rencon-
(1) Sghviskari.