de ces aconits nasulum à longues grappes blanches
et bleues (1), qui se balançaient sur ma
téte. Les gentianes a feuilles d’asclépias et sep—
temfida, la magnifique scabieuse bleue du Caucase
(2), la pédiculaire condensée (3), Lastran ce
du Caucase (4), les campanules à fleurs blanches
(5), et raponculoïdes, la bétoine à grandes
fleurs (6), le centranthus longiflorus, les centaurées
macrocéphale, pulcherrima, ocliroleuca, et
une foule d’autres plantes tapissaient le sol. C’était
le plus beau moment pour contempler ce
monde de Flore. Combien j’aurais désiré avoir
avec moi un bon botaniste qui n’aurait pas perdu
sa peine.
Nous avions atteint le dos des contre-forts
l’espace de trois verst nous ne fîmes que les
suivre en montant a peine et en tournant autour
de l’une des principales combes au fond de laquelle
serpentait un petit ruisseau : une multitude
de sources qui coulaient pour ainsi dire goutte
à goutte dans des ébauches cle ravins qui s’évasaient
au fur et à mesure, l’alimentaient sans
(1) Aconitum nasutum.
(2) Scabiosa caucasica. Biberst.
(3) Pedicularis condensata.
(4) Astrantia caucasica.
(5) Campanula lactiflora. Fiseh.
(6) Betónica grandiflora.
qu’on pût voir l’onde sous la belle végétation
d’un frais digne des jardins d’Armide. Le rhododendron
pontique couvrait des espaces immenses
comme un tapis brillant.
On me demandera d’où vient ce prodige? Etre
au sommet d’une montagne de plus de 8,000 pieds
d’élévation et laisser les roches en bas, pour
trouver tout gazonné sur le sommet ! Nous
avions longé en suivant le cours de la Khanits—
kali, la fente profonde qu’une révolution plu—
tonnienne avait créée dans le système du grès
vert : ce n’est point proprement une vallée d’érosion,
quoique des cailloux roulés qui se présentent
bien au-dessus du niveau actuel de la
rivière, indiquent qu’elle a dû vraisemblablement
baisser de niveau petit à petit.
Nous avions quitté le grès en abandonnant le
lit inabordable de la Khan;tskali pour grimper
sur le sommet de la chaîne. Un porphyre pyroxé-
nique l’avait rentplacé, et surgissait pour former
toutes les sommités de là chaîne. L’éruption de
ce porphyre a fendu la formation du grès,
et ses masses liquéfiées, soulevant de part et
d’autre le grès vert, se sont épanchées à travers
cette énorme fente, entraînant et broyant une
multitude de fragments et de blocs de formations
adjacentes, qui se trouvent empâtés dans
le porphyre.
Cette roche porphyrique se détruit avec une