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 de résidence  à  un  pacha  turc,  qui  à fait place  
 à une  compagnie  de  soldats  russes ;  elle  garde  
 ce poste,  quoique ce fort n’ait nulle importance  
 stratégique,  vu  qu’il est dominé de toutes parts  
 et de tres-pres ; mais contre les Turcs ignorants,'  
 tout  est  bon, 
 Kherthvis tel qu’il est,  fut l’ouvrage des Géorgiens  
 sous le règne de Thamar et dé  ses successeurs. 
   Mais  l’histoire  géorgienne  le  cite  déjà  
 comme existant dès les premiers temps de  la nation  
 karthle. Elle  le  nomme parmi  les châteaux  
 forts qui furent conquis par Alexan dre-le-Grând  
 OU par  ses  généraux.  Son  histoire  est  celle  du  
 Sa-atabago. 
 Le fort ne comprenait d’abord que la citadelle  
 actuelle qui occupe la cime irrégulière du rocher ;  
 on  y  voit  une  petite  église  grecque  assez  bien  
 conservée;  je  copiai  sur  la  poterne  basse  une  
 assez  longue  inscription  géorgienne en  anciens  
 caractères  dont M.  Brôsset  jeune  n’a  pu  déchiffrer  
 que Ceci : 
 Au  nom  de Dieu,  par  l’intercession  et l’assi-  
 stânce de sa Sainte Mère, avec la permission  . . . 
 j’ai commencé  .  . . . .   des rois  moi Kamkamichvili, 
   du  pays  d’Oph,  cette tour et . . . .   
 en l’an  45,  le  14  février .  .  .  Dieu  .  .  . Amen. 
 Elle  fut  donc  construite  en  i357  de notre  
 ère  sous  le  règne  de  l’atabeg  Kouarkouaré, 
 fils  de  Sarghis,  vassal  de  David  VIII,  fils de  
 George  l’illustre,  qui  venait  de  mourir. 
 Le reste de la forteresse plus moderne,  s’étend  
 au levant et au midi de  la citadelle  sur  une  assise  
 du rocher, et consiste en quatre fortes tours,  
 liées par un mur épais de quatre pieds.  Chacune  
 de ces  tours  a  un nom ;  celle du  couchant s’appelle  
 Keurpi-kala ;  sa  voisine  Djèbakhana,  
 celle de l’angle sud-est Ouzoun,  et enfin cellequi  
 regarde  le  sud,  Topkhana.  Deux  portes  sont  
 défendues  par  ces  deux dernières  tours,  celle  
 du sud,  appelée Sowkapi  (la porte  de  l’eau)  et  
 celle de l’est,  Tcharchi-kapi (la porte du bazar). 
 La forteresse  ne  renferme  que  dix  maisons  
 dont la meilleure est  destinée  au  capitaine de la  
 compagnie.  C’était le logement de l’ancien pacha,  
 qui  l’avait  fait  construire  avec  beaucoup  de  
 soin  et  même  avec  un  certain  luxe.  Le  ha-  
 1 em  surtout  était  magnifiquement  orné  pour  
 le  pays.  Le  capitaine  en  a  fait  sa  chambre  
 d’été ; car  elle n’est pas  tenable en hiver et n’est  
 pas faite pour les froids  et les neiges de Kherthvis, 
   qui durent assez longtems ;  j ’estime que ce  
 chateau  est  aux  environs  de  4000  pieds  au-  
 dessus du niveau de la mer. Le climat en est très-  
 sain,  et je n’y  ai pas trouvé un seul soldat malade. 
 On  allait  puiser  l’eau  de  la Taparavanié  par  
 deux chemins souterrains semblables à celui que  
 j ai décrit dans  la forteresse de  Koutaïs.