commença en 1547? quand les Turcs s’avancèrent
dans les hautes vallées de Kour et du Tchôrok.
Chah—Thamas—khan a l’ouïe des progrès des
Turcs vint au secours de l’alabeg Kaikhosrov
qui régnait alors. De i 553 à i 58o, ce ne fut
que combats, sièges et ravages dans ce malheureux
pays. Vardsie, Zéda-Tmogvi, Atskver,
Kherthvis, etc., furent souvent pris et repris.
La lutte devint encore plus vive quand les
deux héros Kouarkouaré et Manoutchar eurent
succédé a leur pere Kaikhosrov. Les traditions
du pays sont riches en souvenirs des valeureux
combats de ces deux guerriers contre les Turcs
pendant sept années consécutives; leurs victoires
ne firent que retarder leur ruine de quelques
jours; qu’auraient—ils pu faire contre toute
1 armee ottomane ! D’ailleurs le prince de
Géorgie David—khan s’était déclaré pour les
Turcs et leur avait ouvert les portes de Tiflis et
de Gori; Tiflis était devenu le chef-lieu d’un
pachalik, et Gori celui d’un sandjak, et le malheureux
Sa-atabago était comme noyé dans les
domaines de la Turquie.
Ainsi après tant de résistance et de combats
, Kouarkouaré et Manoutchar se trouvèrent
pressés, coupés, cernés de toutes parts et réduits
a la dernière extrémité. Force leur fut de se
soumettre aux Turcs qui les traitèrent avec une
certaine générosité; car Manoutchar et son
frère étant partis en 1679 pour Constantinople,
ils y furent fort bien reçus surtout Manoutchar,
tant sa bravoure et ses qualités personnelles lui
avaient attiré l’admiration des Turcs. Le sultan
le renvoya dans le Sa-atabago la même année
avec le titre de pacha. Quant à Kouarkouaré,
ce ne fut qu’après son abjuration, qu’on lui
permit de s’en retourner.
Cependant il paraît que les Turcs se repentirent
bientôt d’avoir donné une espèce d’indépendance
à Manoutchar ; ils. lui tendirent une
embuscade pour s’en défaire ; mais il en sortit
victorieux, ayant blessé grièvement et mis en
fuite deux pachas. La paix se fit enfin en 1587 ;
les Turcs prirent possession d’Akhaltsikhé qu’ils
reconstruisirent comme on la voit aujourd’hui,
et Manoutchar resta paisible possesseur de la
place de pacha et d’atabeg. Les atabegs avaient
fait construire le fameux monastère de Saphar ;
c’est là qu’ils ordonnaient leur sépulture, et c’est
là que Manoutchar alla rejoindre ses pères ; on
y montre son tombeau. Manoutchar mourut en
1614. Son fils Manoutchar lui succéda.
LesTurcs ne se sentaient toujours pas assez maîtres
du pays tant qu’un descendant des anciens
princes y régnerait. Amurath IV fit assiéger Akhalt-
sikhé en 1525par Saphar Pacha (Hassan Pacha) qui
la prit eii 23 jours. Pour sa récompense, Saphar
Pacha fut nommé au pachalik d’Akhaltsikhé